Dès les années 1930, l'Ecole de Chicago, par le biais de la sociologie clinique, s'intéresse à la personne en difficulté et développe des outils qui féconderont un vaste champ de recherche et d'intervention dans les milieux socio-éducatifs.
Dès les années 1950, les écoles et les chercheurs se multiplient. Pour n'en citer que les plus connus, Jacob L. Moreno crée le sociodrame, Kurt Lewin, auquel on attribue l'invention de l'expression "recherche-action", travaille la dynamique des groupes et l'École de Palo Alto explore le champ de la systémique et la communication sociale constructiviste avec Paul Watzlawick.

Les écoles européennes ne sont pas en reste et posent un regard plus philosophique sur les mécanismes sociaux et les théories du langage. Ainsi se développent des approches comme la sociologie de l'action (Touraine), ou l'analyse institutionnelle (Lapassade, Loureau). La recherche-action, concept un peu flou, s'est popularisée en France dès la fin des années 1970 où elle connait un véritable engouement. Elle est utilisée dans des cadres très variés (psycho-sociaux, entrepreneuriaux, éducatifs, etc). Nous nous intéresserons ici à la "Recherche Action Participative (RAP)" qui offre, dès les début des années 1990, des outils accessibles.

• Contrairement à d'autres approches, il n'y a pas de distinction entre chercheurs et acteurs. Tous sont impliqués dans un processus global.
• Les acteurs de l'action ont un rôle actif dans la compréhension de "ce qui se passe" et dans la recherche de solutions.
• Les connaissances acquises ne sont pas de simples réponses trouvées, mais elles sont de l'ordre de la confrontation avec le réel (observé).
• La prise en compte du contexte est essentielle. Celui-ci joue sur les acteurs-chercheurs. Ainsi le processus est de nature à transformer les acteurs, leurs relations entre-eux et leurs relations avec le contexte.
• Par son processus de co-construction, la recherche-action produit quelque chose de l'ordre d'une culture partagée (une manière de voir, de faire et de parler des choses).

1. Identifier le problème et opérer une réflexion sur le démarrage d'un processus.
2. Planifier le projet, ainsi que des outils, permettant de récolter des données (indications utiles au développement futur).
3. Mettre en œuvre le projet dans un état d'esprit ouvert à la recherche d'informations nouvelles.
4. Collecter les données au fur et à mesure. Demander des retours (feed-back) au plus grand nombre possible de personnes impliquées (y compris des retours critiques).
5. Analyser les données dans un climat de bienveillance.
6. Échafauder un nouveau cycle à partir de l'analyse. C'est la phase créative du processus.