Evangélisation: En attente de miracles

Par Philippe Vallotton

Qu’est devenu aujourd’hui l’élan qui animaient Paul, St Colomban, Luther, Calvin, Farel, Vinet, Martin Luther King, Sœur Emmanuelle et bien d’autres ? Une info historique, culturelle ? La Galilée, Pharisiens, Cana, évoquent-ils quelque chose chez nos contemporains ? Sont–ils synonyme de « bonne nouvelle » ou de nébuleuse historique scolaire comme Pythagore ou Charlemagne ?

Les moins de 30 ans sont-ils nombreux à connaître ce qui fait la réputation d’Israël à part des bribes d’infos politiques, contemporaines ? Testez votre jeune entourage, sociologiquement et culturellement divers, pour que vous puissiez acquérir une conviction sur le contenu de leur culture religieuse !

Permettez-moi une comparaison avec le monde de l’économie. La faillite de l’entreprise Kodak illustre mon propos. Malgré l’avidité croissante d’images, Kodak et d’autres n’ont pas su prendre le virage qui s’imposait. Idem pour la téléphonie mobile du défunt Nokia.

Qu’en est-il de notre Eglise ? Quelles réponses est-elle capable de transmettre face au questionnement croissant et insistant de la quête de sens ?

Si « rater sa cible », c’est la définition du péché, l’Eglise doit atteindre son objectif en changeant de cap et renouer, non pas avec le fond, mais avec le moyen: la communication!

C’est là qu’il faut attendre le 1er miracle

Il ne servira à rien d’envoyer dans les chaires, le dimanche, que des porteurs de masters en théologie et exégèse ; il faudra trouver aussi des détenteurs de bachelor en communication, en sociologie, en pédagogie et en formation d’adultes, sinon les cultes continueront à être désertés et la Bonne Nouvelle peinera toujours plus à atteindre les destinataires.

L’Eglise est face à un défi culturel et doit y retrouver sa place par des interpellations nouvelles.

Des programmes de radio, tv, des pages web, avec un émetteur en panne ne servent à rien.

Ici l’émetteur fonctionne, mais la technologie devient obsolète : le culte traditionnel n’intéresse plus les générations actives d’adultes, ni la jeunesse. Le rayonnement des calendriers paroissiaux envoyés à domicile périclite et le journal de l’EERV a revu drastiquement son positionnement.

Pour un renouvellement du style, il faut, à mon sens, souhaiter trois bonnes nouvelles à ce projet:

a) bien définir le public-cible avec son vocabulaire (et non celui utilisé à l’interne) et ses perceptions différenciées

b) travailler à des diffusions adéquates: la « grammaire des nouvelles technologies », (Facebook, Twitter, etc.). Elles sont certes changeantes mais elles font l’objet de consultation immense

c) produire des messages enrichissants et nouveaux qui font mouche – au-delà de leur esthétique, confite de « valeurs » – et surtout compréhensibles et adéquats à la culture du public-cible (Les « milieux-sinus » l’ont bien mis en évidence pour atteindre des publics multiples et diversifiés).

Ce n’est qu’à ce prix la campagne souhaitée réussira. Il y a donc beaucoup à réinventer avant de démarrer. Ces obstacles dépassés, tout le reste suivra plus facilement et visera mieux !

Quand le message sera décanté de ses scories faites d’immobilisme dans son langage et ses intentions, il ne passera que mieux. La bonne nouvelle rejoindra alors la quête de sens des larges cercles de nos contemporains.

Il ne reste plus à prier que pour que la profonde conversion s’effectue… en amont d’abord.

Ce sera le 2ème miracle !

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