Les jeunes catholiques au rythme de la louange

A l’instar des communautés évangéliques, la paroisse de Boulogne-Billancourt organise des soirées louange. Spots disco et fumigènes créent une ambiance propice à des recueillements juvéniles, sonores et festifs portés par des musiciens-liturges.

J’arrive sur le coup de 20h30, juste à temps pour le début de la célébration. Les bancs ont été déplacés pour former un arc de cercle. Des bougies sont déposées sur des palettes au sol et sur les escaliers qui conduisent vers le chœur. Il y a même de la fumée, comme un mélange entre soirée rock et liturgie encensée !

Depuis plus d’un an, les quatre frangins Auclair du groupe Hopen organisent ces rencontres de louange. Un mercredi soir par mois, ils font trembler les murs de la grande église de l’immaculée conception à Boulogne-Billancourt.

L’accueil adressé à une assemblée d’une bonne centaine de personnes est chaleureux et décontracté. Il est clairement destiné aux jeunes qui sont nettement en majorité ce soir.

Placer Dieu au centre, c’est la « révolution copernicienne » à laquelle Armand Auclair invite l’assemblée. Au lieu d’être soi-même, avec ses soucis, préoccupations, désirs au cœur de la prière, donner à Dieu la place qui lui revient. C’est le cœur du message transmis ce soir tant par la musique que par la parole.

La musique est de qualité, les quatre frères sont des professionnels. Ce soir-là, ils se sont entourés de trois autres musiciens. Le style rappelle la musique pop-rock distillée par la méga-église australienne Hillsong, à la pointe dans le domaine. Les mélodies sont douces, répétitives, faciles à reprendre et à chanter ensemble. Les textes font référence à la vie de tous les jours, aux joies comme aux peines. Ils disent la conviction que Dieu est à l’œuvre dans la vie de chacune et de chacun. Plusieurs fois, un fond de musique accompagne une prière prononcée par l’un des musiciens.

Si l’arc de cercle est orienté vers les musiciens, la dimension fraternelle n’est pas absente. À deux reprises, je suis invité à me retourner pour échanger avec la personne qui se trouve derrière moi. Beaux moments de communion, simples et joyeux.

La paroisse de Boulogne-Billancourt fait le pari de s’adapter aux goûts des plus jeunes en faisant confiance à ces quatre musiciens engagés et désireux de faire part du bonheur qu’ils ont à être en Christ, sans en cacher les aspérités.

Bernard Bolay

 
Les impulsions du Labo Khi

Richard Charles, l’ancien évêque de Londres n’aimait pas le style de musique pop-rock des soirées de louange et il le disait. Mais il disait aussi qu’il voyait la foi de ces jeunes, que l’Évangile était prêché et qu’ils touchaient de nouvelles personnes. Il y est régulièrement retourné à tel point que les jeunes lui tendaient, dès son arrivée, des tampons auriculaires… À Boulogne-Billancourt ces soirées de louange attirent régulièrement une centaine de jeunes. Ce qui les fait venir et revenir est clair : le plaisir de se laisser emporter par le rythme et les sons de la musique. Celui de partager une pratique spirituelle dynamique, l’accueil simple et chaleureux. La facilité avec laquelle ils s’intègrent à la communauté qui leur fait sentir qu’ils font partie de la tribu. Les moments d’échange en pleine célébration. Chacun de nous ne peut que souhaiter de vivre cela en Église. Et si nous nous laissions inspirer par ces éléments et non uniquement par le style de musique ? Si nous réfléchissions localement comment répondre à cette recherche de lien simple, de pratique spirituelle dynamique, de célébrations interactives et ouvertes ? Par étapes, beaucoup peut être fait pour accueillir ces « nouvelles personnes » en expérimentant de « nouvelles formes ».

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