L’engagement et la formation des bénévoles d’une communauté paroissiale constitue sa structure fondamentale. Leur donner de la place, favoriser les mises en lien et valoriser les personnes est la sève et le ciment de l’ensemble.
Il est 10h, j’ai de l’avance, le culte ne commence qu’à 10h30. J’entre dans le temple du Marais, construit, ironie de l’histoire, au temps de la Contre-Réforme et dédié à Marie et mis à la disposition des protestants en 1802 ! Un invraisemblable montage d’échafaudages m’accueille, masquant le plafond de la grande coupole et rendant l’utilisation de l’espace très compliquée ! C’est ainsi depuis février, depuis qu’un gros bloc de pierre s’est écrasé au sol, signe que le bâtiment bouge.
Il n’y a pas que le bâtiment qui bouge. La communauté aussi. Elle vit au rythme de deux cultes par dimanche. Celui du matin se déroule selon la liturgie réformée. Il est coprésidé par un homme et une femme, l’un chargé de la liturgie et l’autre de la prédication, laïque ou ministre. Le culte de 17h30 est moins traditionnel, avec un temps fort de louange et un public plus jeune. Mais Caroline Bretones, pasteure de cette paroisse parisienne, constate qu’avec le temps et la venue des enfants, le public de 17h30 se dirige vers le culte de 10h30 où les bambins sont pris en charge après le début du culte. Les échafaudages, qui sont là semble-t-il pour durer, évoquent pour moi les piliers de cette paroisse articulée autour des cultes, des « miniglises » (des Églises de maison se réunissant chaque semaine) et de l’accompagnement spirituel. Chacun des piliers fait l’objet de formations adaptées et très suivies. Une douzaine de personnes sont mobilisées chaque dimanche pour rendre la célébration possible : prière, musique, technique, accueil, buffet, liturgie, prédication… Au total, une centaine de bénévoles se rassemble chaque mois de septembre pour lancer l’année et s’engager à faire vivre la communauté forte de quelques 250 fidèles.Sous les échafaudages, la communauté bouge, riche de sa diversité et soucieuse du soin spirituel à apporter à chaque personne qui le souhaite. À la fin de chaque culte, une prière personnalisée est proposée pour qui en fait la demande.
Bernard Bolay
Les impulsions du Labo Khi
Belle perspective de favoriser un maximum d’engagements bénévoles : les solliciter, les reconnaître, les former, les accompagner, les faire fructifier. Au final, ce modèle génère des acteurs et non des consommateurs. Ces actrices et acteurs se sentent alors porteurs de la vie paroissiale. Ils sont liés par un engagement commun. Ils construisent une communauté basée sur une solide démonstration du sacerdoce universel. Bien entendu, nos vies trop remplies ne s’y prêtent pas toujours. On peut y répondre en favorisant les engagements ponctuels ou limités dans le temps et surtout en favorisant la convivialité et le plaisir partagé.