Un langage pour dire l’Évangile

A la « ferme de la Chaux », le langage n’est pas un obstacle entre les chrétiens qui y vivent leur foi et les visiteurs qui, souvent, ne savent rien du dictionnaire des sacristies.

À l’Éco-hameau de la ferme de La Chaux, les résidents ont fait le choix, en accord avec leurs convictions intimes, d’user du langage des milieux alternatifs. Et pas seulement sur le seul plan du vocabulaire. Des graffitis, une fresque murale, le symbole des anarchistes récupéré et détourné en Alpha et Oméga, une salle de concert et de forum meublées de bric et de broc, les abords de l’Éco-hameau en friche, tout me rappelle que celles et ceux qui vivent là ne s’inscrivent pas dans la société de consommation et désirent s’adresser aux personnes qui partagent avec eux une même sensibilité écologique, altermondialiste ou autogestionnaire.

C’est qu’ils ont fait le constat que les Églises, quelles qu’elles soient, sont devenues inaudibles et illisibles pour nombre de jeunes et de moins jeunes. En cause, leurs langages, leurs symboles, leurs cultures fermées sur elles-mêmes, aujourd’hui étrangères pour beaucoup.

Les résidents de La Chaux n’ont pas eu besoin d’apprendre le langage des milieux alternatifs puisque c’est le leur. Ils ont simplement osé l’utiliser pour dire leur foi. Pour eux, il n’y a pas d’incompatibilité entre la culture alternative et l’Évangile et c’est pour et dans cette culture qu’ils sont témoins.

Il est temps, pour « notre » Église, d’apprendre de nouvelles langues — ou de laisser en Église s’exprimer d’autres langages — si son désir demeure d’annoncer l’Heureuse Nouvelle à quiconque.

Bernard Bolay

 
Les impulsions du Labo Khi

On ne peut pas beaucoup reprocher aux réformés le sérieux avec lequel ils mettent l’accent sur la prédication, la théologie et le choix de leurs textes liturgiques. On oublie souvent que la communication n’est pas qu’une question de fond, mais aussi une affaire de mise en forme. On oublie souvent aussi que la communication nécessite un intérêt soutenu pour les destinataires. Un message qui ne tient pas compte des codes de lecture du récepteur manque son but.

Les déficits en la matière contribuent souvent à donner une image qui ne rend pas justice à la qualité des contenus. Un dépliant, la décoration d’une salle de paroisse, le style littéraire d’une lettre de nouvelles, une célébration sont autant de cartes de visites distribuées au long de l’année. Le célèbre axiome « on ne peut pas ne pas communiquer » de Paul Watzlawick nous rattrape toujours.

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