Une journée autour des Fresh Expressions
Trois organismes évangéliques ont unis leurs forces pour mettre sur pied une journée dédiée aux « Fresh Expressions ». Le samedi 31 janvier prochain à l’institut Emmaüs à St-Légier.
Trois organismes évangéliques ont unis leurs forces pour mettre sur pied une journée dédiée aux « Fresh Expressions ». Le samedi 31 janvier prochain à l’institut Emmaüs à St-Légier.
Une soirée autour de la croissance en Eglise, le vendredi 21 novembre à Crêt-Bérard, organisée par Crêt-Bérard, l’ORH et le Projet Khi.
Avec le pasteur Andy Buckler, cette rencontre se veut aussi bien relationnelle que formative.
Andy Buckler travaille actuellement pour l’Eglise Protestante Unie de France. Son poste allie formation d’adultes et évangélisation. Son expérience pastorale en région parisienne, sa vision stratégique de la question de l’évangélisation dans le contexte français et son origine britannique, qui lui permet de très bien connaître le mouvement des Fresh Expressions, le qualifient pour nous ouvrir une perspective large autour de la question de la croissance de l’Eglise.
La soirée sera également agrémentée d’un temps d’échange autour d’une collation, permettant aux participants de poursuivre les réflexions de notre invité.
Cette soirée fait partie des journées Vitamine-É qui se sont tenues à Crêt-Bérard les 21, 22 et 23 novembre 2014.
Indications pratiques et ressources :
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A la grande surprise des organisateurs, les romands ont été plus nombreux que les alémaniques lors de la deuxième Table Ronde consacrée aux « Fresh expressions » [fx] en Suisse. Plus de 50 personnes se sont rassemblées dans les locaux de l’Eglise Méthodiste de Berne pour une journée de partage d’expérience et de structuration du mouvement à l’échelon Suisse.
Le pasteur réformé Thomas Schaufelberger, l’un des membres du noyau actif, évoque le courage d’envisager des engagements pionniers sans garantie de résultat. Il parle également de la passion comme d’un ingrédient de base. Il poursuit par un tour d’horizon de la situation actuelle des fx en Suisse. Quatre groupes de travail sont à l’œuvre autour de la « journée d’impulsion » prévue le 1er Novembre à Zürich. L’invité sera le théologien américain Brian McLaren. Un second groupe documente les fx déjà répertoriées en Suisse, un troisième se charge du site web, un quatrième prépare les Tables rondes destinées à jalonner l’essor du mouvement. La prochaine se tiendra le 5 mars au Kirchgemeindehaus de Neumünster (Zürich).
Thawm Mang prend la parole pour nous présenter la « Sonntagszimmer » de Bâle dont il est le coordinateur. Cette fx de l’Eglise réformée est issue d’un projet socioculturel lié au quartier défavorisé entourant la « Matthäuskirche ». Un travail autour de la multiculturalité, de l’accueil à seuil bas, de l’implication de bénévoles a permis l’essor d’une journée du dimanche riche en offres. Entre 150 et 200 repas sont servis hebdomadairement et de nombreuses familles se sont rapprochées de l’Eglise.
Chris Forster des Eglises Chrichona présente le projet « Venue » à Diessenhofen (Th). Encore très embryonnaire, celui-ci consiste à conduire les personnes à vivre un premier service religieux. Une phase de lancement de deux ans s’oriente essentiellement vers le contact personnel au travers de la vie associative, de l’intérêt pour la culture, un travail avec des guides touristiques et une étude sinus milieus sont envisagés. Pour exprimer la nécessité de maintenir un lien avec son « église mère », il utilise l’image de l’explorateur ou du migrant qui, bien qu’éloigné de chez lui, maintient un lien avec son pays d’origine. En évoquant les changements culturels liés au développement de cette fx, son credo est très clair : « Il faut une génération pour change la culture. Il ne faut pas lutter contre la culture existante, mais s’engager pour développer une offre pour d’autres cultures ».
Outre ces contributions, les participants ont été invités à travailler à un document intitulé « mission statement ». Il servira de référence pour le développement du mouvement en Suisse.
A l’issue de la rencontre, les Romands ont fait un cercle autour des deux pasteures qui ont porté l’initiative de la participation des « Welsches ». Aude Roy-Michel (EERV) et Vanessa Trub (EPG) ont fait circuler la parole pour mieux cerner les attentes des participants francophones. Une table ronde francophone pourrait voir le jour et un voyage en Angleterre a été évoqué. Un noyau s’est constitué dans le but de faire progresser les fx en Romandie.
Sabrina Müller est probablement l’une des meilleures spécialistes des « fresh expressions » [fx] en Suisse. Et pour cause : cette pasteure vient de rédiger une thèse à l’université de Zürich sur la question. Loin des seules perspectives académiques, la jeune femme s’implique dans sa paroisse pour faire émerger ces nouvelles formes de communauté. De plus, elle donne 20% à 30% de forces bénévoles pour faire progresser le mouvement en Suisse. Interview.
Que peut-on dire sur l’état des fx en Suisse aujourd’hui ?
Il y a un intérêt grandissant d’Eglises de dénominations différentes et de nombreuses personnes qui s’intéressent à titre individuel ou commencent quelque chose. Avec notre Table Ronde, nous essayons de mettre ces personnes en réseau. Nous avons déjà quelques fx en Suisse, mais la documentation à ce sujet est encore très pauvre. J’ai moi-même commencé ce travail depuis cet été. Un exemple s’intitule la Sonntagzimmer (chambre du dimanche, à Bâle). Pour le moment, je dirais qu’il en existe une douzaine en cours de documentation, mais il en existe certainement davantage.
Comment réagissent les grandes Eglises à cette idée ?
De manière très contrastée. Quelques directions d’Eglises ont manifesté de la bonne volonté, mais aussi des remarques du genre : tant que cela ne coûte rien, vous pouvez vous lancer. J’ai l’impression que les plus grandes réticences viennent des pasteurs qui ont l’impression que leur travail n’est pas assez bon ou qui ont peur que l’on marche sur leurs plates-bandes. Mais il ne s’agit pas de cela. Les fx proposent des compléments à l’offre existante.
Y a-t-il de l’intérêt de la part de l’Eglise catholique ?
Oui, l’une de ces fx répertoriées est catholique. Dans le noyau qui cherche à coordonner le mouvement en Suisse, il y a Rudolf Vögele délégué pour l’Eglise catholique.
Comment le mouvement est-il organisé en Suisse ?
De manière très légère. C’était simplement des personnes qui avaient de l’intérêt. Dans mes rencontres j’ai proposé à différentes personnes de voyager en Angleterre et l’intérêt a grandi. Nous avons organisé une première rencontre suite à laquelle s’est constitué un groupe de pilotage interconfessionnel. Des Evangéliques, des Méthodistes, des Réformés des Catholiques, le mouvement Chrichona.
En Suisse on est parfois un peu méfiant vis-à-vis de l’étranger et ce type de mouvement pourrait être considéré comme un produit d’importation. Cela pose-t-il des difficultés ?
C’est parfois problématique. Des gens disent : oui, c’est très bien ce que vous faites, mais en Suisse c’est tout différent. Mais je le constate bien moins que pour d’autres mouvements qui viennent d’Australie ou des Etats-Unis. On peut dire qu’il s’agit ici d’une Eglise d’Etat. Et que l’Eglise anglicane d’Angleterre soit capable de se réformer est encore plus exceptionnel que d’imaginer la chose de la part de nos Eglises. Et pourtant ceci s’est produit au sein même de la structure institutionnelle. De plus les fx sont en phase avec la tradition comme avec l’innovation. Elles ne jettent pas le bébé avec l’eau du bain.
Quels sont les prochains pas et les objectifs en Suisse ?
La Table ronde nous permet à la fois de créer du réseau et de valider le travail du noyau de pilotage. A la dernière Table ronde, le noyau a été légitimé. Nous n’avons pas de structure associative et aucun financement. On nous a dit : faites quelque chose et invitez-nous. Nous voulons faire connaître la chose auprès des directions d’Eglises et trouver des pionniers actifs sur le terrain. Je rêve de former des bénévoles capables de porter la chose et d’en faire la promotion.
Quels sont, à vos yeux, les principaux obstacles à l’arrivée des fx en Suisse ?
J’en vois plusieurs. L’idée que le ou la pasteur est responsable de tout. Là où est le pasteur se trouve l’Eglise. C’est un obstacle et c’était aussi le cas en Angleterre. Notre ecclésiologie très attachée au bâtiment Eglise et au culte dominical. L’autre question est celle de la tolérance. Pouvons-nous laisser d’autres formes et d’autres théologies cohabiter ? Les fx n’ont pas une seule théologie, mais des styles très variés et on parle d’économie mixte pour exprimer une collaboration entre ces formes. Cela implique une générosité et même une promotion de l’autre qui perçoit les choses différemment.
Et puis, les finances, bien sûr… il faudra des finances ! Dans le noyau, certains peuvent prendre un peu de temps professionnel, pour ma part, je travaille entre 20 et 30% de manière bénévole.
Quelles sont les grandes forces, comme vous les percevez ?
Je trouve que les fx sont très orientées vers les personnes, vers leur contexte, qu’elles croient et développent l’Eglise avec les gens. Elles ne partent pas de modèles ou d’images d’Epinal, mais de cette question : comment pouvons-nous trouver et vivre Dieu avec les gens ? Il ne s’agit pas de dispenser un enseignement, mais d’apprendre ensemble ce que peut être l’Eglise. Je suis moi-même en train de construire une fx. J’ai écrit une thèse et suis pasteure depuis cinq ans et je constate que je dois toujours et encore réviser mes clichés, malgré que je sois autant impliquée dans ce développement.
Pour moi c’est une grande chance pour l’Eglise d’être plus près des gens, de redécouvrir son caractère communautaire et sa dimension missionnaire. Les Eglises ont une responsabilité.
Vous pouvez m’en dire davantage sur la fx que vous construisez ?
Il y a différentes choses. Je suis dans une paroisse traditionnelle. Nous avons un projet de législation qui projette la création de trois à cinq fx d’ici quatre ans. Actuellement, je construis une fx de tradition contemplative. C’est pour des personnes qui aiment l’extérieur et ne sentent peut-être pas bien dans une Eglise, des personnes qui ont une sensibilité ésotérique et sont intéressées au spirituel. J’ai remarqué qu’en allant promener mes chiens, j’ai de nombreux contacts avec les gens. La plupart ont quitté la paroisse, mais les recherches et les questions sont présentes. Ce que nous construisons avec quatre femmes, c’est pour ces personnes : comment combiner la nature, les animaux et Dieu ? Contempler, manger ensemble et être une église de l’extérieur.
Pour montrer à ma paroisse que l’Eglise doit sortir de ses murs, nous avons pris en banc d’Eglise. Nous avons fêté le déménagement de ce banc et nous l’avons installé à l’extérieur. Et nous avons parcouru le village avec ce banc. Nous sommes allés à la kermesse du village avec le banc. Et puis, le premier août, les organisateurs nous ont écrit : « cher banc d’Eglise serais-tu d’accord de venir à notre fête ? » Et nous avons voulu dire : l’Eglise est présente là où sont les gens ! Et chaque fois il s’est passé des choses ! Nous avons plaisanté au sujet de l’Eglise ou simplement joué avec des enfants autour du banc. A la kermesse nous avons offert du thé sur le banc et fait des causeries. Nous avons constaté que beaucoup de personnes ont peur des locaux Eglise, c’est pourquoi nous avons chaque année un marché de Noël dans et autour de l’Eglise. Chez nous à Bäretswil (Zh) cela n’existait pas avant. Il n’y a pas non plus de place de jeux dans notre village. Nous avons donc installé une petite place de jeu à côté de l’Eglise qui est entretenue par des bénévoles et nous devons maintenant en faire une place plus conséquente de manière à combiner la chose avec des activités créatives pour les familles. C’est quelques éléments de base, nous avons encore bien d’autres idées. Le plus fort a sans doute été lorsque durant une année nous avons fait une action intitulée : l’Eglise de Bäretswil écoute. Nous avons envoyé les paroissiens dans le village pour récolter des indications sur les besoins et les joies. Et nous en sommes à la phase « l’Eglise de Bäretswil sort de ses murs » et nous avons développé un logo pour ces activités.
Quelles ont été les résistances à ces nouveautés ?
C’est très contrasté. Le conseil d’Eglise est très créatif et motivé. Ils me font confiance et je leur fais confiance. Nous formons un groupe soudé. Je ne pars pas sans eux. Je m’interroge sur le sens et ils me soutiennent et participent à ces actions. Il y a des résistances de fidèles qui ont l’impression qu’on leur enlève quelque chose. Ils ont peur du changement. Je leur dit que nous n’allons pas supprimer la tradition. C’est une bonne chose, et je le pense sincèrement ! Mais la vie est aussi dans le changement. Et certains domaines doivent changer. Et la balance entre ces deux discours n’est pas facile à trouver.
Propos recueillis par Jean-Christophe Emery.
La Journée de l’EERV [JEERV] a été fort riche en contacts. Le stand du projet Khi, agréablement placé à côté de l’entrée principale de la Cathédrale, nous a permis des échanges nombreux, fructueux et encourageants. Un Conseil de paroisse s’est donné rendez-vous sur place pour mieux connaître notre offre, d’autres ont déambulé seul ou en petits noyaux. Les nombreux échanges ont pu mettre en évidence l’intérêt grandissant pour des réflexions d’anticipation à propos de l’évolution des réalités socio-spirituelles contemporaines. Quelques objections bien formulées ont également fait l’objet d’échanges constructifs. Près de 50 personnes ont testé notre outil de positionnement personnel appelé ContactGPS, en ligne ici.
Plusieurs d’entre-elles ont aussi testé notre jeu de cartes destiné à offrir un outil d’auto-diagnostic aux paroisses. Celui-ci s’appuie sur les huit facteurs de croissance dont nous avons parlé ici.
Par delà le plaisir de rencontrer des personnes d’horizons divers qui partagent un même intérêt et des préoccupations semblables, cette
journée nous a permis d’être renforcés dans l’idée que notre engagement s’inscrit dans un vaste chantier. L’attitude du chercheur dans son laboratoire, toujours préoccupé par les effets de ses découvertes, en interaction permanente avec le terrain et à l’affut des élans de créativité contagieuse, nous parle beaucoup. L’image de laboratoire que nous avons cherché à donner à notre accroche visuelle le résume parfaitement.
Luc 24:32
Ci-dessous, vous trouvez des informations sur les pistes de recherche du projet Khi, tels que présentés aux Conseils des lieux d’Eglise en juin 2014. Le dépliant de présentation peut être téléchargé ici [pdf 1,2 Mo].
La société change rapidement. Comment adapter nos offres ? Comment être créatif sans renier nos traditions ?
Il s’agit de développer, pour tout groupe constitué (région, paroisse, aumônerie, etc.) une méthode de travail. Celle-ci consiste à évaluer les actions entreprises pour analyser les enjeux, améliorer leur impact et en tirer des enseignements. L’objectif est de permettre à tout groupe d’entrer dans un processus permanent d’apprentissage.
Télécharger la présentation d’un protocole en cours d’élaboration [pdf 193 Ko]
Quels sont les éléments qui permettent à un groupe de progresser ? Quels sont les points forts et les carences ?
Il s’agit de donner aux groupes (paroisses, régions, etc.) des outils leur permettant d’effectuer un autodiagnostic. Ces outils se basent sur une récente recherche de l’Eglise anglicane d’Angleterre. Celle-ci a pu identifier des éléments liés à la croissance de ses paroisses. Nous souhaitons offrir ces éléments comme un cadre de réflexion et d’interpellation, avec le souhait de stimuler de nouveaux élans.
Après l’information, la formation est un élément clé des processus d’évolution. Nous concevons la formation comme un processus intellectuel, relationnel et spirituel.
La sensibilisation des personnes engagées dans l’Eglise à la thématique de l’évangélisation est une piste importante. Nous souhaitons mettre à disposition des outils de gestion de groupe et des formations destinées à encourager les personnes engagées en Eglise.
Nous travaillons à l’élaboration d’un bref parcours d’initiation à la spiritualité chrétienne. Au travers d’un canevas simple et d’une méthodologie soignée, nous souhaitons offrir un outil facile d’accès pour cheminer à la découverte de certains trésors de la foi.Ces formations sont élaborées en lien avec l’ORH (Office des Ressources Humaines) ainsi que Cèdres Formation et, dans une moindre mesure, l’OPF (Office Protestant de Formation).
L’évangélisation est une réalité dynamique et en évolution permanente. Le changement et l’adaptation sont des mots qui revêtent toute leur importance.
Portant le souci permanent de questionner nos pistes de travail, nous avons mis en place une veille théologique, spirituelle, et intellectuelle, en lien avec des projets et des programmes similaires dans les pays voisins. Nous nous tenons informé des dynamiques de « croissance d’Eglise » et nous communiquons sur notre site web l’essentiel de ces découvertes. Nous informons également sur les initiatives qui émanent des paroisses de l’EERV dans l’idée de les valoriser. Sur notre site, nous publions des prises de position, nous offrons des espaces de discussion (commentaires) et nous mettons à disposition les outils développés.
La créativité est présente, mais parfois peu visible. L’initiative est présente, mais peut être mieux mise en valeur.
De nombreuses initiatives locales font la satisfaction des groupes qui les portent. Malheureusement, leur rayonnement ne dépasse pas souvent le cercle paroissial. Fort de ce constat, nous élaborons un catalogue d’outils, de propositions, d’idées fécondes permettant à d’autres d’être nourris et stimulés par un travail déjà en partie accompli et éprouvé.
De nombreuses personnes, au sein de l’EERV, portent la préoccupation de l’évangélisation. Comment les mettre en lien ? Comment valoriser les bonnes idées ?
Convaincus de l’importance de valoriser des espaces de créativité, nous cherchons à rassembler des personnes motivées (laïcs et ministres) autour de la thématique de l’évangélisation. Un « réseau khi » a été mis sur pied par le biais du site web projetkhi.eerv.ch. Il est constitué d’une lettre de nouvelles ouverte à tous ainsi que de soirées informelles et conviviales destinées à brasser des idées.
Deux événements que nous aimerions particulièrement souligner.
6 septembre Stand d’information et de contact lors de la Journée EERV, à la cathédrale de Lausanne.
21-22-23 novembre Des journées de partage et de découverte à Crêt-Bérard. Intitulées « vitamine-é », ces journées ont pour but d’encourager les groupes déjà constitués (lieux d’Eglise, Conseils, aumôneries, etc.), de leur permettre de partager leurs bonnes idées et de leur proposer des idées nouvelles.
Organisé avec Crêt-Bérard et l’ORH. Une participation partielle à ces journées est possible.
JCE/AVA 19 mai 2014
La CECCV organise une journée de réflexion autour de l’évangélisation en contexte de dialogue oecuménique.
Avec, entre autre :
Lieu : Centre œcuménique de Vassin, Chemin de Vassin 12, La Tour de Peilz
Date : samedi 10 mai 2014, 9h-16h
Détails et références sur le site de la CECCV
Professeur associé du département de théologie morale et éthique de l’Université de Fribourg, Thierry Collaud était de passage à Echallens, le 29 janvier, pour une soirée œcuménique consacrée au témoignage.
Bon communicateur, l’éthicien qui est aussi médecin et philosophe, a transmis son expérience du témoignage chrétien. Reflets de l’un des participants, Daniel Russ.
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D’emblée, Thierry Collaud pose le cadre de sa démarche sur «Le courage d’être chrétien» en ajoutant «Le courage d’habiter son lieu». Il démarre son propos sur une série de questions qui lui a été soumise.
Plutôt que de répondre directement, le conférencier nous emmène sur le parcours de nos peurs. Son analyse est claire : Si la peur est omniprésente, elle paralyse. C’est justement le courage qui permet de ne pas être «sidéré». Niée, la peur entraine un comportement téméraire, voire dangereux. Le courage permet d’agir de façon pondérée en cas de peur, d’angoisse, de souffrance, ce qui est toujours inconfortable et menaçant.
Être chrétien: adjectif ? ou … substantif ? Pour lui, être chrétien est clairement un substantif : On est enfant du Père, c’est notre enracinement notre patrie. Et on n’est pas seul enfant du père, comme chrétien, il est indispensable de vivre en communauté, de l’identifier, puis de la soigner.
Ensuite, Thierry Collaud parcourt nos peurs face à l’affirmation de notre foi: si on s’éloigne de la communauté, ou si elle menace de disparaitre, nous aurons peur de la distance: « je serai seul, apatride, et sans identité. Si j’investis trop cette communauté, je la surhabite, avec le risque de volonté de maitrise managériale ou d’intégrisme ».
Entre ces deux extrêmes, il y a le courage de la différence dans l’appartenance symbolisé par cette magnifique formule:
Pouvoir vivre l’Église dans sa diversité, dans son unité, dans son mystère inappropriable comme lieu de l’inattendu, de la grâce.
À l’opposé, nous pouvons vire la peur de la proximité, d’être pris au piège, de perdre son identité et son indépendance, ou de la peur de l’envahissement, caractérisé par la peur de l’autre et de sa différence, comme par exemple l’étranger qui dérange. Alors, l’hospitalité illustre parfaitement ce courage de renoncer à la maîtrise des lieux: «Ce n’est pas moi qui construis et définis les contours de l’Eglise».
Pour terminer, ou plus précisément pour introduire la réflexion sur les huit questions, le Professeur Collaud aborde la peur du regard de l’autre, peur de se singulariser, peur des réactions, peur de devoir se justifier: entre la paralysie et l’hyperactivité non maîtrisée, il y a justement ce courage du témoignage: ce témoignage qui autorise à raconter ou donner à voir une histoire, qui au-delà de la simple factualité, renvoie à l’Absolu qui me fait vivre.
Dans l’échange avec le public attentif, Thierry Collaud relève que le courage croit dans la vie, on ne devient pas sage en un jour, on le devient progressivement.
Le témoignage interpelle seulement. Le manque d’arguments pour convaincre n’est pas primordial dans un témoignage, car ce n’est pas que ce qui est dit qui est essentiel, mais ce qui transparait.
Le débat se termine par cette affirmation: je suis responsable de ma foi devant les autres, mais pas de la foi des autres.
Pour faire suite à cette rencontre, la pasteure et formatrice d’adultes Christine Nicolet van Binsbergen animera trois soirées de partage autour du thème du courage et des peurs.
Cette soirée œcuménique était organisée par la paroisse catholique d’Echallens et par la Formation d’adulte de la Région Gros-de-Vaud – Venoge de l’EERV, sous la conduite de Christine Nicolet van Binsbergen, pasteure à Cossonay, formatrice d’adulte.
Un nombre croissant de pasteurs et de médias réformés s’intéresse aux « Fresh Expressions », ces églises taillées pour une sous-culture donnée. La presse réformée alémanique s’en fait l’écho : les formes cultuelles nouvelles obtiennent un joli succès outre-manche. Depuis 2004, ces expressions nouvelles ont obtenu le blanc-seing de l’Archevêque de Canterbury pour représenter des lieux de créativité à même de rejoindre des populations entière hermétiques à l’idée de fréquenter un culte traditionnel. Skaters, gothiques, personnes âgées ou businessmen, chacun peut trouver, à Londres ou Manchester, un lieu pour vivre la foi avec des alter-égo qui partagent la même passion, la même profession ou le même cercle social.
Plus de 2’000 groupes et 60’000 paroissiens plus tard, l’essor de cette initiative d’inculturation ne fait plus mystère d’une forme de succès. A tel point que l’assemblée des délégués de la FEPS recevait, en novembre 2012, George Lings, l’un des pionniers de ces nouvelles formes d’Eglises. Inspiré par cette créativité, le pasteur Rolf Kühni s’est employé, il y a dix jours, à cirer des chaussures dans un centre commercial pour chercher le contact avec les passants. Dans une autre sensibilité théologique, le pasteur Matthias Krieg, responsable de formation des adultes dans l’Eglise réformée zurichoise, est un convaincu.
Hans-Peter Geiser, ancien pasteur de l’Eglise réformée de langue allemande (PLA) de la Côte, connait bien ces communautés et d’autres modèles auxquels il s’intéresse depuis très longtemps. « Dans un cadre multitudiniste, la formation continue des Eglises réformées alémaniques envoie pour la deuxième fois des pasteurs pour découvrir ces « Expressions », réfléchir à une transposition en milieu helvétique et stimuler leur créativité. En Suisse ces initiatives « Fresh Expressions » ne sont pas encore vraiment présentes, mais elles suscitent beaucoup d’intérêt. Parfois les initiatives personnelles sont un peu marginales se développent loin des Eglises historiques. Dans l’Eglise anglicane, ces formes sont intégrées par la structure. Elle a pris conscience qu’elle a beaucoup à perdre si elle ne parvient pas à chapeauter l’innovation. »
Pour entrer (en français) dans l’univers des formes d’églises dites « émergentes » et d’autres mouvements créatifs.
Michel Moynagh, L’Eglise autrement, Ed. Empreinte Temps Présent, 2003
La référence théologique et sociologique à la base des « Fresh Expressions » (en anglais)
Michel Moynagh, Philip Harrold, Church for Every Context, SCMPress, 2012
Le site web temoins.com regorge de documents intéressants. Quelques exemples :
Rendez-vous
Une journée de formation à Zurich, le 2 novembre 2013 (inscriptions jusqu’au 2 octobre…) (en allemand)
Idem à Bâle, le 9 novembre 2013 (flyer, pdf, en allemand)
Un voyage en Angleterre, 3-10 mai 2014, organisé par l’Office Protestant de Formation (inscriptions jusqu’au 31 décembre 2013)
Les protestants français font la fête ! Par-delà l’aspect euphorisant de la chose, ils se targuent d’afficher une insolente progression statistique. Au pays des champions de la laïcité, la chose a de quoi surprendre. Cherchant à démonter des clichés et à surfer sur les nouvelles technologies, l’effet buzz est largement exploité pour traduire la vitalité des paroisses.
Bien entendu, certains effets de manche ne doivent pas masquer les éléments d’explication de ce dynamisme. Les initiatives d’évangélisation prises par l’Eglise Protestante Unie de France sont largement dans le sillage de la vitalité des nombreuses Eglises évangéliques. Rassemblés au sein d’une seule et même fédération, l’élan des uns se communique aux autres. Voilà peut-être de quoi méditer à l’heure où la situation helvétique n’est pas vraiment à l’apaisement entre « courants évangéliques » et autres sensibilités…
Un extrait de la page centrale du gratuit « Regards protestants » diffusé à 100’000 exemplaires à l’occasion de cette fête. L’historien et sociologue Sébastien Fath comment la progression du protestantisme français [cliquez sur l’image pour agrandir]
Un article sur le site protestinfo.ch
Une chronique « Juste Ciel » sur La Première
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