Les grands axes du projet khi

Notre cœur ne brûlait-il pas en nous tandis qu’il nous parlait en chemin et nous ouvrait les Ecritures ?

Luc 24:32

Ci-dessous, vous trouvez des informations sur les pistes de recherche du projet Khi, tels que présentés aux Conseils des lieux d’Eglise en juin 2014. Le dépliant de présentation peut être téléchargé ici [pdf 1,2 Mo].

LoupeLa recherche active

La société change rapidement. Comment adapter nos offres ? Comment être créatif sans renier nos traditions ?
Il s’agit de développer, pour tout groupe constitué (région, paroisse, aumônerie, etc.) une méthode de travail. Celle-ci consiste à évaluer les actions entreprises pour analyser les enjeux, améliorer leur impact et en tirer des enseignements. L’objectif est de permettre à tout groupe d’entrer dans un processus permanent d’apprentissage.

Télécharger la présentation d’un protocole en cours d’élaboration [pdf 193 Ko]

StethoscopeUn outil de diagnostic

Quels sont les éléments qui permettent à un groupe de progresser ? Quels sont les points forts et les carences ?
Il s’agit de donner aux groupes (paroisses, régions, etc.) des outils leur permettant d’effectuer un autodiagnostic. Ces outils se basent sur une récente recherche de l’Eglise anglicane d’Angleterre. Celle-ci a pu identifier des éléments liés à la croissance de ses paroisses. Nous souhaitons offrir ces éléments comme un cadre de réflexion et d’interpellation, avec le souhait de stimuler de nouveaux élans.

 

CalpinDes bases de formation

Après l’information, la formation est un élément clé des processus d’évolution. Nous concevons la formation comme un processus intellectuel, relationnel et spirituel.
La sensibilisation des personnes engagées dans l’Eglise à la thématique de l’évangélisation est une piste importante. Nous souhaitons mettre à disposition des outils de gestion de groupe et des formations destinées à encourager les personnes engagées en Eglise.
Nous travaillons à l’élaboration d’un bref parcours d’initiation à la spiritualité chrétienne. Au travers d’un canevas simple et d’une méthodologie soignée, nous souhaitons offrir un outil facile d’accès pour cheminer à la découverte de certains trésors de la foi.Ces formations sont élaborées en lien avec l’ORH (Office des Ressources Humaines) ainsi que Cèdres Formation et, dans une moindre mesure, l’OPF (Office Protestant de Formation).

AntenneCommunication et information

L’évangélisation est une réalité dynamique et en évolution permanente. Le changement et l’adaptation sont des mots qui revêtent toute leur importance.
Portant le souci permanent de questionner nos pistes de travail, nous avons mis en place une veille théologique, spirituelle, et intellectuelle, en lien avec des projets et des programmes similaires dans les pays voisins. Nous nous tenons informé des dynamiques de « croissance d’Eglise » et nous communiquons sur notre site web l’essentiel de ces découvertes. Nous informons également sur les initiatives qui émanent des paroisses de l’EERV dans l’idée de les valoriser. Sur notre site, nous publions des prises de position, nous offrons des espaces de discussion (commentaires) et nous mettons à disposition les outils développés.

CléValorisation d’outils « clé en main »

La créativité est présente, mais parfois peu visible. L’initiative est présente, mais peut être mieux mise en valeur.
De nombreuses initiatives locales font la satisfaction des groupes qui les portent. Malheureusement, leur rayonnement ne dépasse pas souvent le cercle paroissial. Fort de ce constat, nous élaborons un catalogue d’outils, de propositions, d’idées fécondes permettant à d’autres d’être nourris et stimulés par un travail déjà en partie accompli et éprouvé.

Article en lien

AmpouleEspace de créativité et de recherche

De nombreuses personnes, au sein de l’EERV, portent la préoccupation de l’évangélisation. Comment les mettre en lien ? Comment valoriser les bonnes idées ?
Convaincus de l’importance de valoriser des espaces de créativité, nous cherchons à rassembler des personnes motivées (laïcs et ministres) autour de la thématique de l’évangélisation. Un « réseau khi » a été mis sur pied par le biais du site web projetkhi.eerv.ch. Il est constitué d’une lettre de nouvelles ouverte à tous ainsi que de soirées informelles et conviviales destinées à brasser des idées.

CalendrierAu calendrier 2014

Deux événements que nous aimerions particulièrement souligner.

6 septembre Stand d’information et de contact lors de la Journée EERV, à la cathédrale de Lausanne.

21-22-23 novembre Des journées de partage et de découverte à Crêt-Bérard. Intitulées « vitamine-é », ces journées ont pour but d’encourager les groupes déjà constitués (lieux d’Eglise, Conseils, aumôneries, etc.), de leur permettre de partager leurs bonnes idées et de leur proposer des idées nouvelles.
Organisé avec Crêt-Bérard et l’ORH. Une participation partielle à ces journées est possible.

JCE/AVA 19 mai 2014

L’Eglise anglicane britannique et les statistiques

Interview de la Dr Bev Botting, responsable du département des statistiques du Conseil de l’archevêque.

En quoi consiste votre travail ?
Mon travail consiste à collecter des données sur la base desquelles l’Eglise anglicane anglaise peut définir sa politique. Je m’assure également que nos églises et paroisses aient des informations relatives à leurs régions et les populations qui y vivent pour qu’elles puissent disposer des meilleures données leur permettant de faire croître l’Eglise.

Vous collectez des données pour les mettre à disposition des paroisses et Eglises ?
La plupart des données que je traite viennent des Eglises et des paroisses. Nous transformons les données numériques en informations exploitables. De nombreux volontaires récoltent ces données et nous en tirons le meilleur.

Quelle est la différence ente votre travail et celui d’un sociologue indépendant ?
La situation de l’Angleterre est complexe. Nous avons environ 60’000 paroisses qui offrent une grande variété de formes. Les données utilisées au niveau national – ce que je faisais lorsque je faisais de la recherche sociale – ne tiennent pas vraiment compte de la diversité en taille, en population des paroisses. C’est le premier facteur explicatif. Le second c’est de prendre en considération que les données statistiques nationales s’intéressent à toutes les croyances et même à ceux qui n’ont pas d’appartenance. Nos statistiques concernent uniquement les personnes qui participent à des groupes de l’Eglise anglicane britannique.

Chaque groupe, chaque paroisse remplit régulièrement des informations statistiques ?
Nous demandons à toutes les Eglises de nous envoyer chaque année deux indications statistiques. La première concerne le nombre de personnes dans la congrégation, ce qui inclut le nombre de visiteurs en moyenne le dimanche. Nous comptons les personnes présentes les 4 premiers dimanches d’octobre, ce qui nous permet de mesurer la variation en taille. Nous avons aussi des informations sur les baptêmes, les mariages, les enterrements. Les autres informations sont de nature financières.

D’après vos chiffres, que sait-on de la progression ou de la régression des paroisses ?
Les dernières statistiques publiées datent de 2012. Elles ont été récoltées sur une base volontaire. Tout le monde ne joue pas le jeu. Nous avons des information de 85% des paroisses, et ce sur une période de 8 à 10 ans. Nous avons pu montrer que la moitié des Eglises maintient son affluence. Un quart diminue et un autre quart progresse. Ceci nous semble intuitivement correspondre à l’image globale qui montre que ces dernières années, la fréquentation totale de nos congrégations évolue de moins d’un pourcent par année.

Quelles sont les communautés qui progressent ?
Nous sommes chanceux en Angleterre, parce que la Commission ecclésiastique a dégagé un budget important pour comprendre les facteurs liés à la croissance des paroisses. Les premiers résultats sont disponibles et je dois tout de biblessuite signaler que nos conclusions ne sont pas définitives. Mais nous avons pu suggérer de bonnes pistes d’exploration. Manifestement les « fresh expressions » sont une forme d’Eglises qui connaissent un immense succès avec l’implantation d’Eglises. Ce sont donc des paroissiens qui essaiment et démarrent une nouvelle communauté. Ces nouveaux groupes ont progressé de 350%. Donc si quatre personnes ont démarré un nouveau groupe, ils sont dix de plus aujourd’hui, ce qui est une excellente nouvelle. Cette recherche a montré d’autres résultats que nous cherchons à interpréter. Nous avons pu identifier des motifs de croissance numérique, mais nous n’en avons pas encore analysé les relations de cause à effet. Nous nous intéressons en particulier aux jeunes, l’évidence suggère que les Eglises qui grandissent ont davantage d’enfants et de jeunes. Nous avons découvert que la moitié des 60’000 Eglises n’ont que 5 enfants au maximum qui participent régulièrement aux cultes. Et si les Eglises qui grandissent sont celles dont les enfants participent activement aux cultes, nous avons besoin de mieux comprendre cela. Nous travaillons aussi sur les « fresh expressions » et la manière dont ces groupes sont capables de nourrir les nouveaux arrivants, et ce indépendamment du destin des « fresh expressions ». Nous savons que certaines d’entre-elles ne durent pas longtemps. Par exemple, si elles rejoignent des paroisses existantes.

Nous venons de démarrer l’analyse de la pratique qui consiste à fusionner des paroisses, ce que nous appelons un amalgame. Certains estiment que ce n’est pas une bonne idée, mais nous avons des exemples marginaux qui montrent d’autres signes. Selon le type d’Eglises, par exemple une congrégation vieillissante, il s’agira peut-être de faire un meilleur usage des compétences du ministre ordonné. Nous avons encore beaucoup de travail pour comprendre l’impact de ces amalgames de paroisses. Certains ministres sont convaincus qu’en formant une équipe avec d’autres le travail serait plus efficace parce que les compétences des uns et des autres seraient réunies.

Le problème se situe lorsque les paroisses qui fusionnent sont dans des régions rurales et qu’elles sont très éloignées les unes des autres. Il y a alors peu de ministres qui doivent couvrir d’énormes superficies pour aller d’une Eglise à l’autre. Nous n’avons pas encore les réponses, et nous avons encore beaucoup d’énigmes à résoudre pour mieux comprendre cela.

Y a-t-il de grandes différences entre les milieux urbains et ruraux ?
Il y a des différences. Je ne dirais pas de grandes différences. Mais les contextes sont très différents. Dans un contexte urbain on a tendance à trouver de la croissance. Je prends l’exemple du diocèse de Londres. Faut-il attribuer la progression au contexte urbain ou au fait que la population y est plus jeune que la moyenne nationale ? Dans les milieux ruraux la population qui fréquente les paroisses est vieillissante. Nous avons besoin de mieux comprendre ce qui, dans le contexte rural, ne parvient pas à intéresser les jeunes. Cela pourrait simplement être lié au fait que la population rurale est, en général, plus âgée que la moyenne.

Quelle est la relation entre les courants théologiques au sein de l’Eglise anglicane et la progression des paroisses ?
C’est une excellente question parce que c’était l’une des questions principales que les gens se posaient lorsque nous avons débuté ce travail de recherche sur la croissance de l’Eglise. L’hypothèse était que le courant plus évangélique, au sein de l’Eglise anglicane serait davantage en croissance. Mais les premiers résultats montrent qu’il n’y a pas de différence statistique significative entre les membres de ces différents courants. C’est une grande surprise pour beaucoup.

Peut-on identifier si les progressions et régressions sont plutôt liées à des facteurs internes (motivation, stratégie) ou à des facteurs externes (environnement, migration) ?
Les deux choses se combinent en une image complexe. Nous savons que dans les villes, la croissance des Eglises par la migration est importante. L’impact de la population environnante est incontestable. Mais nous cherchons aussi du côté des facteurs internes. Par exemple nous nous sommes intéressés aux paroisses qui ont élargi leur offre pour les enfants. Et des signes de croissance sont présents. C’est aussi le cas dans les paroisses qui font preuve de motivation pour grandir.

Une des choses qui a été faite dans ce programme de croissance c’est de suggérer que certaines congrégations devaient envisager de changer. Certains sont très heureux avec leurs membres actuels et ne voient pas que c’est leur rôle de grandir. Il y a certainement des facteurs internes que nous avons besoin de mieux identifier. Il se pourrait qu’il faille changer la culture au sein des Eglises pour qu’une croissance devienne effective.

Qu’en est-il des « fresh expressions » ?
Il y a deux types de « fresh expressions ». Les unes ne sont pas des congrégations au sein d’une paroisse. Elles ne se réunissent pas forcément dans une Eglise – donc le bâtiment – mais plutôt dans une école ou un café, mais elles sont associées à une paroisse locale. Alors que d’autres sont considérées comme des Eglises indépendantes des paroisses. Elles peuvent rester complètement autonomes. Au total il en existe 20 types différents. Les plus fameuses en Angleterre sont celles qui sont les Eglises « brouillon ». D’autres sont actives dans des centres communautaires, des cafés ou des bars. Plus de la moitié d’entre-elles ne se rassemblent pas dans un bâtiment ecclésial. L’élément le plus important est que ces groupes cherchent à être au service des gens hors du rayon d’action des paroisses.

Plus de la moitié sont menée par des laïcs et beaucoup de ces personnes n’ont pas même de formation académique. Elles sont dirigées à part égales par des hommes et des femmes. La taille de ces groupes est en moyenne plus petite qu’une paroisse. La taille moyenne est de 44 personnes. Environ 2/3 d’entre-elles enregistrent une croissance sur le long terme. Un quart environ diminue et 10% disparaissent. En comparaison aux paroisses traditionnelles, la croissance est importante, mais il y a aussi du déclin.

churchhQuelle est l’importance que l’Eglise Anglicane accorde à ces statistiques ?
Pour moi, évidemment, c’est essentiel. C’est utile pour les communautés locales de mieux connaître le contexte de leur congrégation. Cette information peut leur permettre de mieux profiler la forme de mission qui sera à même d’attendre les personnes du voisinage et donc la plus efficace pour faire grandir l’Eglise. Pour moi c’est la clé. Il y a encore beaucoup à faire pour comprendre la croissance au niveau national de manière à définir des politiques au plan national et diocésain, donc régional. Par exemple pour l’allocation des ministres ordonnés.

J’ai entendu parler d’un laboratoire de recherche et développement. Est-il lié à l’Eglise anglicane ou est-il autonome ?
Ce n’est pas un laboratoire isolé. Nous avons identifié différents aspects de la vie d’Eglise pour offrir des recherches détaillés dans différents domaines. Une recherche a été conduite par le Dr David Voas de l’Université d’Essex. Il s’est intéressé aux facteurs qui ont eu une influence sur la croissance ou le déclin des Eglises et des paroisses. D’autres recherches ont été menées par un autre groupe de chercheurs situés à Durham (au Nord de l’Angleterre). Ils se sont intéressés à la croissance dans les cathédrales. En Angleterre, la fréquentation des cathédrales a enregistré une croissance continue ces 10 dernières années. C’est presque uniquement le fait de fréquentations durant la semaine qui a presque doublé. Ce groupe de Durham s’est donc intéressé aux offres de célébrations qui sont faites en semaine. Un autre groupe à Oxford a également mené des recherches. Ils se sont intéressés à l’implantation de nouvelles Eglises. Lorsqu’un groupe de paroissiens décide de fonder une nouvelle communauté en quelque sorte fille de la première. Donc il n’y a pas qu’un seul laboratoire et l’approche n’est pas statique puisque ce que nous faisons, c’est de collecter les données qui viennent de différents rapports et d’effectuer des propositions sur les choses à faire. Nous sommes donc en chemin vers la compréhension en vue de donner de bons conseils aux Eglises.

Il y a eu en 2013 un débat au sujet de la sécularisation. Un professeur écossais et un chercheur de l’université de Durham se sont affrontés pour savoir si la sécularisation progresse ou non. Comment vous situez-vous dans cette controverse ?
Je réponds avec un point de vue statistique à cette question. Il y a eu un recensement national en 2011. Il a montré que la proportion de personnes qui se déclarent chrétiennes a chuté depuis le dernier recensement de 2001. En 2011, 59% de la population se considère encore comme chrétienne. C’est toujours une majorité substantielle de la population. Les athées et les agnostiques sont en progression, de même que les croyants d’autres religions.

Pensez-vous que l’Eglise Anglicane touche-t-elle un plancher et va-t-elle désormais progresser ?
C’est mon espoir personnel. Les statistiques montrent que le déclin est bien moindre que ce que les médias présentent en général. Il y a des signes de croissance très prometteurs dans différentes régions. Et donc, oui, nous avons tous besoin de comprendre les bons exemples, pourquoi les choses fonctionnent, dans l’idée de les transposer ailleurs. Je crois qu’il y a encore un désir humain d’en savoir davantage et de faire partie de la communauté des croyants, mais manifestement, le message doit être concernant et montré de manière intéressante. Et dans ce sens, je crois que les « fresh expressions » ont vraiment trouvé des valeurs permettant de porter l’Eglise à des communautés de personnes qui n’avaient jusque là aucun engagement dans la vie d’Eglise.

Propos recueillis le 1er mai 2014 par Jean-Christophe Emery

Vitamine-é : des échos de la première rencontre

La première soirée « vitamine-é » s’est déroulé le vendredi 23 mai 2014 dans la petite salle de paroisse de Penthalaz. Une dizaine de participants a fait connaissance, partagé un pic-nic et orienté les conversations sur la vaste thématique de l’évangélisation. Voici, en vrac, quelques reflets des sujets de conversation qui ont eu cours.

  • Hors norme… l’évangile et le swin-golf. Des règles qui n’en sont pas mais en sont quand même. Déplacer une balle d’un point à un autre, c’est tellement bête que cela nivelle tout le monde… Forts et faibles ne sont pas ceux que l’on croit.
  • Comment faire connaissance avec les nouveaux jeunes conseillers de paroisse (Lausanne). Plusieurs personnes engagées ont moins de trente ans et j’aimerais comprendre pourquoi elles sont là.
  • Projets sur l’interculturalité et les changements de population qui posent des questions. Notre structure n’est pas adaptée à ces défis. On doit être attentifs aux besoins sociaux et spirituels, relationnels des personnes qui viennent d’autres cultures. Plus grande proportion de ménages célibataires (56% à Lsne). Comment faire cohabiter nos ethnies – l’EERV est aussi une église ethnique. Quel métissage ? Comment le réussir sans perdre son identité ?
  • Des mondes différents entre ville et campagne. La diversité des paroisses est immense, mais nous avons potentiellement le même problème, mais nous allons devoir trouver des réponses différenciées. Pas de standardisation.
  • Eglise sous la forme contemplative. Je suis attiré par le côté prière. De plus en plus de retraites. Exemple : la paroisse de Morges a enregistré un certain succès suite à la proposition d’un cursus de découverte de différentes formes de prière contemplative. Comment élargir la chose ? Comment faire des lieux accueillants pour la méditation ? Quid de la fermeture des temples ?
  • Transmettre de génération en génération ne fonctionne plus. Comment faire pour que la veine bouchée puisse être contournée et éviter la thrombose ?
  • Ecouter. Au commencement était la Parole, etc. Attitude de réceptivité. Comment écouter Dieu, les besoins des contemporains. Besoins d’amitié pour sortir d’une solitude. Trouver du sens, de la réconciliation.
  • Quid du « faire » ? Quel projet ? Comment trouver un terrain commun dans des projets ? La tendance est celle de beaucoup discuter… et après ? Que vivre ensemble ?
  • Plusieurs discussions sont centrées sur les difficultés de l’Eglise. Il y a sans doute quelque chose de fondamental… quelle démonstration de l’amour réciproque ?
  • Comment l’Eglise peut-elle se reposer davantage sur les laïcs ?
  • Il faut oser profiler les paroisses et les lieux. Leur donner une identité propre mieux définie. Question : qu’est-ce qui tient ensemble ? La forme ou le fond ? Parfois il faut toucher le fond pour remonter…
  • Comment éviter le « paroisso-centrisme » et parler en terme de « lieu d’Eglise » ? La réalité de l’Eglise dépasse largement les paroisses.
  • Un conseil de paroisse ne pourra jamais faire de l’évangélisation sa priorité. Il est trop englué dans les réalités administratives. Il faut trouver d’autres lieux et d’autres groupes.
  • Créativité et rencontre : comment monter de nouveaux projets ? faut-il tester la solution du « crowdfunding » pour des projets d’Eglise ?

Quelques réflexions personnelles (JCE) :

  • Beaucoup de questions et de préoccupations montrent que la thématique de l’avenir de l’Eglise est à la fois stimulante, mais aussi anxiogène.
  • Le « pourquoi » n’est pas très présent dans les questionnements, mais le « comment » est omniprésent.
  • La créativité est présente et les diagnostics sont fouillés. Mais de l’idée à la réalisation complète, le chemin est long et semé d’embûches. La valorisation des initiatives réussies et la mise à disposition des idées fécondes est indispensable.

Quelques apprentissages de cette soirée :

  • Une durée plus longue a été souhaitée par plusieurs participants. Ainsi la prochaine rencontre se déroulera-t-elle de 19h à 22h (ou plus).
  • La fluidité des conversations nécessiterait que les participants puissent se tenir debout autour de table hautes. Nous cherchons des lieux adaptés (l’avis de recherche est lancé).
  • Entre un contenu fixé autour de contributions thématiques ou des discussions non dirigées, les avis divergent. Pourquoi ne pas organiser deux sortes de rencontre ?
  • La prochaine rencontre sera organisée avec une méthode du BarCamp ou encore de la « non conférence ».

Une journée œcuménique autour de l’évangélisation

Une bonne trentaine de personnes étaient réunies le 10 mai 2014 à La Tour de Peilz, dans le centre œcuménique de Vassin, à l’invitation de la CECCV. Annoncé comme journée de réflexion et d’échange, la rencontre a fait la part belle à l’œcuménisme et à quelques enjeux liés à l’évangélisation. Tour d’horizon des interventions de la matinée.

 

Mgr Alain de Raemy. Evêque auxiliaire du Diocèse Lausanne, Genève, Fribourg, livre quelques éléments de la naissance et du déploiement de sa vocation. Son expérience œcuménique suit sa trajectoire personnelle à Yverdon, Fribourg, Lausanne puis Rome. Il souligne ensuite quelques éléments tirés d’Evangelii Gaudium. Le Pape François y appelle à un mouvement d’élan et non de repli. La portée œcuménique est centrale dans tout l’ouvrage.

Georges Lemopoulos. Secrétaire général adjoint du Conseil œcuménique des Eglises, se situe à partir de sa tradition orthodoxe. « Avoir la vie en abondance », c’est l’horizon de l’évangélisation, dit-il en ouverture. Il propose ensuite, à partir de l’image d’une peinture iconique projetée sur l’écran, une réflexion théologique. Autour du document ensemble vers la vie, il souligne l’ouverture du mouvement oecuménique à la pneumatologie et à la dimension de l’Esprit. Celle-ci élargit la christologie très centrale jusqu’ici. L’accent est aujourd’hui mis sur l’évangélisation qui vient non pas du centre vers les marges, mais à l’inverse, de la périphérie vers le centre. Cette inversion des notions de pouvoir questionne les héritages. De plus, la nécessité de l’unité comme élément central du témoignage chrétien est évoqué comme lieu de vérification de la cohérence des paroles.

Daniel Willis. Directeur du Mouvement de Lausanne, détaille les motifs de sa présence en Suisse liée aux festivités du 40e anniversaire de la Déclaration de Lausanne. Il souligne divers temps de son parcours personnel, de sa découverte de l’œcuménisme et d’autres Eglise. Il évoque l’engagement du Cap et en profite pour faire son auto critique : nous autres évangéliques, nous avons souvent un Evangile à deux chapitres. Repentance et rédemption. Il nous faut ajouter une théologie de la Création ainsi qu’une eschatologie. Dans cette idée, il souligne l’importance du langage : nos traditions chrétiennes parlent souvent de la même chose avec des expressions différentes. Il lance finalement une piste de travail autour d’un accent à mettre non pas sur l’idée d’un pèlerinage terrestre éphémère, mais une prise en compte forte de la vie et de l’épaisseur du monde.

Le pasteur Hubert Van Beek, secrétaire émérite du Forum chrétien mondial, revient sur son éducation darbyste et son ouverture progressive à l’idée de s’engager dans le mouvement œcuménique. Il détaille les transformations que ces nouvelles découvertes opèrent en lui. Largeur de la perspective, diversité des traditions et des liturgies, mondialisation du christianisme et déplacements théologiques, géographiques et spirituels. Ma propre tradition est trop cérébrale, trop dépouillée et trop désacralisée, dit-il en évoquant sa découverte des courants pentecôtistes. En termes de mission, le grand défi est de mettre ensemble Jean 17 et Matthieu 28 : l’impératif de l’unité et celui de la mission. Il termine en expliquant comment la question de la mission et du prosélytisme a été travaillée dans le cadre du document sur le témoignage chrétien dans un monde multi-religieux proposé par l’Alliance évangélique mondiale, le COE et l’Eglise catholique romaine.

 

L’Eglise d’Angleterre est fascinante

En séjour au pays de Sa Majesté, l’occasion m’est donnée de rencontrer quelques chercheurs et experts en matière de statistiques et d’autres (parfois les mêmes) en matière de Church Growth, c’est à dire « Croissance d’Eglise ».

De nombreux chiffres indiquent que les Eglises progressent dans certaines régions et régressent dans d’autres. L’intérêt réside non pas dans les grandes généralités, mais dans les motifs explicatifs de ces évolutions. Bien entendu, les facteurs externes sont nombreux : réalités économiques ou flux migratoires qui infléchissent la géographie des populations. D’autres facteurs sont liés à la globalisation du christianisme, aux mouvements charismatiques et aux méga-églises. Des éléments internes jouent également un rôle. Plusieurs chercheurs et instituts se sont spécialisés dans l’analyse des données statistiques en vue de proposer aux ministres et aux laïcs des outils de travail. Le pragmatisme britannique est en action permanente. La formule magique du graal de la progression numérique hante les uns et fait sourire les autres.

Peter Brierly

Selon Peter Brierley, réputé comme l’un des meilleurs connaisseurs des statistiques du christianisme britannique, l’Eglise d’Angleterre est au centre de toutes les attentions. La ville de Londres en particulier. Elle cumule le privilège de rassembler une large proportion des pratiquants anglais mais surtout, la progression numérique de certains quartiers intrigue largement. A ses yeux, cette évolution démontre pour la première fois un infléchissement de la sécularisation. Mais cette proposition fait débat. Selon Steve Bruce de l’université d’Aberdeen (Ecosse) la sécularisation progresse encore. Le révérend David Goodhew s’inscrit en faux dans un débat qui agite les milieux spécialisés depuis 2013.

David Goodhew

David Goodhew, à la tête du Centre for Church Growth Research, s’échine à promouvoir la progression du christianisme. Son institut, rattaché à l’Université de Durham, au nord de l’Angleterre s’efforce d’exploiter les résultats statistiques pour définir les causalités et élaborer des formations pour les personnes engagées dans les communautés. Dans ce processus, une mise en lumière théologique est un processus indispensable, ajoute le chercheur. Pour David Goodhew, les groupes évangéliques voire charismatiques ont le vent en poupe. Les statistiques londoniennes le confirment en ajoutant la notion d’église ethnique. Mais certains groupes « libéraux » enregistrent également des progressions. Ainsi, l’affluence dans les cathédrales du pays est-elle en forte augmentation et de nombreux programmes permettent aux touristes de passage d’assister à un service religieux ou de participer à une proposition spirituelle.

Bev Botting dirige le service des statistiques de l’Eglise anglicane d’Angleterre. Elle commente la récente recherche from anecdote to evidence publiée au début de l’année 2014. Nous avons tenté d’identifier les éléments qui entrent en corrélation avec les paroisses qui grandissent. Nous nous intéressons en particulier aux jeunes. L’évidence suggère que les Eglises qui grandissent ont davantage d’enfants et de jeunes. Nous avons découvert que la moitié des 60’000 Eglises du pays n’ont au maximum que 5 enfants qui participent régulièrement aux cultes. Et de toute évidence, les Eglises qui grandissent sont celles dont les enfants participent activement aux cultes. L’un des intervenants de la Conférence sur la croissance des Eglises londoniennes, le professeur émérite David Martin renchérit : je suis convaincu que le déclin des paroisses traditionnelles est moins lié aux personnes qui ont quitté la religion qu’à leur incapacité à socialiser les enfants.

Autre élément de progression : nous avons constaté que chaque personne engagée dans un mouvement pionnier a été capable de fidéliser 2,5 personnes nouvelles se réjouit Bev Botting. En filigrane, elle désigne les désormais fameuses Fresh Expressions of Church. Ces groupes ont émergé dès les années 70 explique George Lings, un autre sociologue engagé par un groupe indépendant, la « Church Army »., également expert dans ces nouvelles formes de communautés. Le phénomène alors marginal s’est très largement imposé comme l’Eglise montante dès 2004, à la publication d’un rapport sur l’Eglise d’Angleterre : mission-shaped church. Ce document, devenu un best-seller, a popularisé la notion de « Fresh Expression » et normalisé ainsi 15 types de groupes différents. Aujourd’hui ces églises sont estimées à 2’000, elles se déploient dans 20 formes canoniques. Certaines naissent et progressent, d’autres meurent. Environ un quart d’entre-elles enregistrent des progressions, précise Bev Botting. Quant on l’interroge sur les dérives de ces groupes très autonomes vis-à-vis de l’autorité ecclésiastique, George Ling se lance dans une nouvelle démonstration du pragmatisme flegmatique qui pétrit sa culture : « ces groupes ont un ADN commun qui permet à leurs membres de se sentir proche de l’Eglise Anglicane. Nous n’avons pas besoin de contrôle plus strict. Les groupes les plus marginaux s’éloignent d’eux-mêmes et les cas sont extrêmement rares ».

Influencées par cet élan de fraîcheur, certaines paroisses traditionnelles trouvent des forces pour soutenir de nouvelles implantations de Fresh Expressions. Et si Justin Welby, l’archevêque de Canterbury parle d’économie mixte, il faut constater que la cohabitation entre les différentes initiatives ne semble pas porter de préjudice. Un débat a néanmoins lieu autour de formes de concurrence entre groupes ou à propos de l’aspect éphémère de certains noyaux.

Pour poursuivre : Une édition de Hautes Fréquences, sur La Première, consacrée aux Fresh Expressions.

Des « Ressources » proposées par l’Église protestante unie de France

L’Église protestante unie de France publie un bisannuel  destiné à équiper et accompagner les professionnels et les bénévoles actifs dans les conseils. Les témoignages et les articles de fond alternent pour donner un ensemble cohérent et résolument orienté sur le partage et le témoignage.

Les numéros 1 à 5 sont en téléchargement sur le site et il est possible de s’abonner.

Site internet

Première soirée « vitamine-é »

Qu’est-ce ?

Une soirée informelle destinée à brasser des idées, se mettre en réseau, faire mûrir des projets en les soumettant à l’intelligence collective. Ces rencontres n’ont aucun aspect décisionnel, elles sont tournées vers la créativité. D’autre part, les éventuels liens hiérarchiques des participants ne doivent pas être déterminants.

Comment cela se passe-t-il ?

Une courte présentation (15 min) liée à la thématique permet d’entrer en matière. Le reste de la soirée est entièrement laissé à l’informel selon un concept « wine, cheese & church ». En fin de rencontre, une personne récolte quelques idées intéressantes issues des discussions.

 

La première soirée vitamine-é aura lieu le vendredi 23 mai 20h-22h au Foyer paroissial de Penthalaz.

Comment participer ?

  1. Etre inscrit au Réseau Khi pour recevoir le mail d’invitation. Inscriptions ici
  2. S’inscrire via le lien « doodle » contenu dans l’invitation.
  3. Attention : seuls les 15 premiers inscrits participent à la rencontre.
  4. Aucune finance d’inscription ou de participation, mais …
  5. … chaque participant vient avec de quoi partager (fromage, charcuterie, pain, vin, etc.)
  6. Les rencontres durent de 20h à 22h.

Pourquoi limiter le nombre à 15 personnes ?

  • Pour garantir la convivialité de la rencontre.
  • Pour favoriser la possibilité de rencontre chacun des participants.
  • Pour faciliter l’organisation.
  • Pour encourager la multiplication de ce genre de rencontres et, pourquoi pas, encourager des rencontres décentralisées s’il y a de la demande.

 

Les modèles missionnaires du Nouveau Testament

Dans notre monde déchristianisé l’évangélisation n’a pas bonne presse et pourtant elle est constitutive de la vocation de l’Église, qui est d’être pour les autres et pour le monde une Église de témoignage et de rencontre.

Christian Grappe, Prof. Nouveau Testament à l’Université de Strasbourg

Alors comment partager l’Évangile d’une nouvelle manière aujourd’hui ? Un retour aux sources permet de distinguer quatre modèles missionnaires stimulants dans le Nouveau Testament : la mission centripète ou d’édification de la communauté, la mission centrifuge ou de création de nouvelles communautés, la mission par contagion et la mission par immersion. Ces modèles ont été présentés par Christian Grappe, professeur de Nouveau Testament à l’Université de Strasbourg.

Les modèles centripète et centrifuge


Le modèle centripète se focalise sur la communauté à faire grandir.

Jésus de Nazareth semble limiter sa propre proclamation et son action au seul peuple d’Israël : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël » (Mt 15,24). Mais déjà là, il y a une immense ouverture car le Royaume de Dieu fait irruption par sa proclamation et son action n’est pas limitée au Temple de Jérusalem. Contrairement aux autres mouvements de son temps, Jésus s’adresse à tous, sans aucune exclusion ou préférence. Par ailleurs, il associe les Douze à sa proclamation de la bonne nouvelle. On peut considérer cette approche comme centripète puisqu’elle se focalise sur un noyau à faire grandir.
Le grand changement à lieu après Pâques. On le voit clairement dans le contraste dans l’évangile de Matthieu entre l’envoi des Douze (Mt 10,5-15) et après la résurrection (Mt 28,16-20). Dans le premier cas, Jésus interdit de prendre le chemin de païens ou d’entrer dans une ville des Samaritains et dans le second, le Ressuscité ordonne de faire de toutes les nations des disciples. Cinquante ans se sont passés entre le temps du ministère de Jésus et la rédaction de l’évangile. La mission au loin fait donc appel à un modèle centrifuge à l’origine de nouvelles communautés.
Après Pâques les deux modèles, centripète et centrifuge, cohabitent et sont parfois mis en œuvre par les mêmes personnes.
Dans les premiers chapitres des Actes, la communauté de Jérusalem pratique une mission centripète en accueillant les pèlerins avec l’emblématique texte de la Pentecôte comprenant la liste des peuples (Ac 2,1-13). Il se peut qu’aux origines, l’Église primitive de Jérusalem ait envisagé le pèlerinage des nations de manière exclusivement centripète.

A l’image de la plante que l’on place dans un pot ou un terreau, le modèle centrifuge s’emploie à fonder des communautés nouvelles.

Paul est le principal acteur du modèle centrifuge. Convaincu de la proximité du retour du Christ, il est habité par un sentiment d’urgence qui l’amène à porter le plus rapidement possible l’Évangile aux confins du monde alors connu : l’Espagne. Cet inlassable propagateur de la bonne nouvelle est convaincu que l’Évangile doit être annoncé à toutes et à tous en tout lieu.
Mais Paul est aussi un promoteur du modèle centripète. En effet, une fois de nouvelles communautés fondées, il poursuit son apostolat et leur envoie des épîtres. Celles-ci sont davantage marquées par un souci d’édification communautaire que par un élan missionnaire.
Le livre des Actes témoigne également de la présence des deux modèles évoqués. Son auteur reprend, lui aussi, la dynamique d’une mission qui se conçoit à l’échelle du monde. Il n’est cependant pas sensible à l’urgence missionnaire de Paul. Dans Actes 1, 6-8 c’est le Ressuscité en personne qui assigne aux disciples comme mission le témoignage, dans une dynamique centrifuge, à partir de Jérusalem. Le « retard » du retour du Christ invite dans les années 80 à 90, à concevoir une histoire qui se déploierait sur la longue durée.
Le livre des Actes promeut un universalisme qui se limite au monde connu à l’époque, à savoir les frontières de l’Empire romain. Il est, dès lors, intéressant et important de constater que grâce au livre des Actes, l’Europe se trouve pourvue d’un récit de fondation dont ne dispose aucun autre continent.

Le modèle d’une mission par contagion

A l’image de la greffe qui grandit sur une autre plante dans l’idée d’une association fructueuse.

Ce modèle invite les croyants à être, à la suite du Christ, sel de la terre et lumière du monde. Le sermon sur la montagne (Mt 5,13-16) illustre ce modèle en insistant sur le témoignage dans le quotidien et sur l’exemplarité de la conduite. Ce modèle d’une mission conçue par contagion est aussi illustré par l’évangile de Jean. La prière de Jésus, au chapitre 17, affirme que l’objectif de l’unité des disciples et des croyants est le témoignage au monde. La démonstration de l’unité révèle la perfection de l’amour et du salut donnés par Dieu.
Mais c’est surtout dans la Première épître de Pierre que ce modèle est attesté. Ainsi dans 1P 2,12 les destinataires de l’épître sont exhortés à avoir une belle conduite au milieu des païens, afin qu’ils remarquent leurs bonnes œuvres et glorifient Dieu, au jour où il les visitera. Et 1P 2,15 renforce le propos en précisant que c’est en pratiquant le bien que les croyants réduisent au silence les hommes ignorants et insensés.

Le modèle d’une mission par immersion

L’idée de l’immersion correspond à la perspective des semailles qui se concentre sur la dissémination du message.

Ce modèle s’appuie essentiellement sur l’évangile de Jean. Il est frappant de voir, au début de cet évangile, Jésus réaliser des signes inhabituels pour la tradition juive et aller à la rencontre de personnages non-juifs ou syncrétistes. En Jean 2, il réalise à Cana un signe étranger à la tradition d’Israël, plutôt associé au culte de Dionysos très répandu jusqu’en Palestine et en Samarie. Et en Jean 4, il rejoint la Samaritaine sur ses terres au puits de Jacob. On observe donc une mission par immersion dans la mesure où le Jésus présenté par Jean prend en compte la situation de ses interlocuteurs et les rejoint sur leur propre terrain pour apporter une réponse à leurs attentes.

Des modèles d’actualité

Les récits du Nouveau Testament témoignent d’une créativité missionnaire capable de donner des réponses différenciées et contextuelles. Celles-ci ont permis l’essor de la nouvelle foi dans le cadre d’une société indifférente ou même hostile. On peut risquer quelques parallèles avec la situation actuelle de post-chrétienté. Bien que tributaire d’un lourd héritage dans lequel la mission s’est accompagnée de contraintes, voire de terreur, le mouvement missionnaire, tel qu’il est pensé dans le cadre du COE (Conseil Œcuménique des Eglises), a opéré une large remise en question. L’enjeu actuel est de redécouvrir une forme de fraîcheur que l’on découvre dans les quatre modèles présentés ici. Les modèles « par contagion » et « par immersion » insistent encore davantage que les autres sur la nécessité du profond respect dû à ceux et celles auxquels l’Évangile est annoncé.

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