L’école des rites : le laboratoire cultuel belge s’ouvre aux Romands

Au sein du Prieuré de Malèves-Sainte-Marie en pays Wallon, l’Ecole des rites et de la célébration a ouvert en 2020. Sa mission: faire découvrir et même inventer de nouveaux rites à ses étudiants . Victime de son succès, le projet s’exporte en Suisse romande, à Morges et Crêt-Bérard. La pasteure Marie Cenec, porteuse du projet en Romandie nous en dit plus sur ce nouvel organe de formation rituel.

Dans un monde où les formations ecclésiales peinent à trouver des participants, L’Ecole des rites et de la célébration rencontre un succès grandissant. Son QG : Le Prieuré. Un lieu dédié à la culture et l’œcuménisme dans le Brabant wallon. Les futurs célébrants viennent s’y former depuis 2020, peu importe leurs confessions.

Des acteurs forts, un esprit ouvert

Pour Marie Cenec, Gabriel Ringlet est le pilier du projet. Ecrivain, poète et théologien catholique, il est connu pour ses positions ouvertes sur des questions comme l’ordination des femmes, le mariage des prêtres ou l’islam. Toute son action est tournée vers le dialogue. « L’Ecole des rites s’inscrit dans une perspective catholique, mais avec un grand esprit d’ouverture. Notre équipe est constituée d’un prêtre, d’une pasteure, et d’une célébrante laïque » précise la pasteure, « cela fait partie de ce qu’on appelle l’esprit Prieuré : l’ouverture culturelle et la sensibilité poétique sont au cœur de notre démarche ». 

Deux jours pour s’émanciper

Cette formation courte est fréquentée par des personnes d’horizons très différents: « nous avons de tout, des curieux aux professionnels du soin en passant par des grands-parents souhaitant mettre en place des rites pour leurs petits-enfants ». Le programme alterne sur deux jours des rencontres avec des professionnels, des discussions et des ateliers. Le but: amener les participants vers l’élaboration de leur propre rite personnalisé. « Via notre accompagnement, nous formons les futurs célébrants à être autonomes dans leur processus de mise en place des rites ».

Expérimenter par-delà les confessions…

Marie Cenec évoque de nombreux projets à suivre pour cette École des rites: une master class dédiée à la liturgie, un module de rites thérapeutiques et de grandes étapes de la vie. « Nous avons des pistes que nous aimerions explorer », ajoute Marie Cenec, « les menstruations, la ménopause, l’entrée et la sortie d’équipe. Ce sont des cycles et des moments de passages où la cadrage rituel prendrait tout son sens ». Ces considérations ne sont pas sans rappeler celles d’Espoir Adadzi, autre expérimentateur cultuel romand.

Et les frontières…

L’École s’exporte à Paris et en Romandie: « Nous avions des Français et des Romands qui faisaient le déplacement jusqu’en Belgique pour suivre nos formations, maintenant, nous venons à eux ». Le succès est au rendez-vous. Toutes les places ont été réservées pour les trois dates. L’équipe prévoit de proposer d’autres formations hors-les-murs à l’avenir.

Fière du bouillonnement intellectuel de son école et de l’engouement suscité, Marie Cenec conclut sur sa perspective de l’œcuménisme : « pour moi, l’œcuménisme est un  laboratoire où l’exploration est permise. Cela encourage  à élaborer des formes et des pratiques nouvelles et vivantes ».

Les prochaines sessions seront affichées sur le site de l’Office protestant de formation : https://www.protestant-formation.ch/

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