Un espace pour élargir la paroisse

L’espace 4C de l’église de la Sallaz à Lausanne est un endroit pensé pour les projets de paroissiaux. En 2017, les bancs sont remplacés par de moelleux canapés à l’heure du culte. Aujourd’hui, labyrinthes méditatifs, expositions de photographies et soirées jeux s’y côtoient. Bilan de six années d’un espace de vie pas comme les autres.

La vision 4C associe les mots cultuel, chrétien, culturel et communautaire. « Nous avions besoin d’un outil de travail performant et innovant pour accueillir les paroissiens et leur famille lors  des cultes du dimanche, mais pas seulement ! » résume Emmanuel Schmied, diacre pour la région Sallaz-les Croisettes. Et de poursuivre : « L’église de la Sallaz était impersonnelle, sans âme. L’endroit était très peu utilisé en dehors des cultes. Nous voulions réinvestir le lieu différemment pour que la communauté s’y sentent bien et que des activités se développent en dehors des cultes dominicaux. » Un comité de pilotage – composé de ministres, laïques et une personne du conseil de paroisse –  4 mois de travail en 2017 et une réunion d’assemblée de paroisse plus tard, le projet « espace 4C » est lancé. 

Cultuel et communautaire

Emmanuel Schmied explique le sens du mot cultuel: « c’est important de se centrer sur les cultes. Ils rassemblent une communauté stable qui fait vivre l’Église. » Une part est donc réservée à l’aspect communautaire : « Nous voulions prendre soin des gens qui sont  là,  construire ce projet avec la communauté existante  ». Peu avant le premier culte 4C, le comité de pilotage demande aux paroissiens d’amener ce qu’ils n’utilisent plus pour meubler l’église, comme des canapés et des chaises. « La communauté a activement participé à l’aménagement de son église », se souvient le diacre.

Une attention particulière est réservée aux nouveaux venus.. Un groupe badgé « accueil » les guide dès leur arrivée en leur offrant à boire. Valérie Bronchi, membre du conseil de paroisse et du groupe de pilotage souligne : « On veille à créer une atmosphère conviviale pour ouvrir des espaces où la communauté peut se retrouver avant et après le culte avec des agapes. »  Des temps de prière personnels après le culte sont prévus pour les paroissiens.

Culturelle et chrétien

Outre les cultes avec canapés, l’église de la Sallaz désire accueillir  des expositions de peinture ou de photographie, des concerts, des pièces de théâtre ou des soirées de jeux de société.  « Nous voulons une offre culturelle qui permette de faire des liens avec la foi chrétienne » explique Emmanuel Schmied. Et d’ajouter : « Ce n’est pas un centre de loisir. Notre ancrage chrétien est affirmé. » Quand le comité de pilotage 4C reçoit une nouvelle proposition, il examine les liens avec la spiritualité chrétienne. Par exemple, l’idée a été  évoquée d’un cours de dégustation de vin en lien avec sa place dans le récit biblique. 

Un brassage générationnel

Qui dit offre culturelle diversifiée dit aussi croisement générationnel. Certaines activités attirent un public paroissial différent des cultes du dimanche. « Les habitués viennent aux événement comme les terrasses estivales, le labyrinthe à Pâques », déclare Valérie Bronchi, « pour les soirées jeux, des gens du quartier et externes à la communauté sont présents. » Et son collègue diacre de renchérir : « J’aime dire que cet espace 4C constitue un carrefour, un lieu de croisement entre les générations qui se découvrent grâce à leurs intérêts communs. »

Se réapproprier son église

Emmanuel Schmied explique : « En développant le projet 4C, nous voulions disposer entièrement du lieu de la Sallaz. » En conséquence, les contrats de location fixe de la salle de paroisse sont rompus. « Même si nous perdons un peu d’argent, la liberté gagnée est très appréciable. Elle nourrit le projet en nous offrant un espace pour développer et personnaliser le lieu. » Auparavant, la salle devait être neutre car différentes communautés religieuses l’utilisaient. « Maintenant ce lieu n’est plus anonyme. Cela change tout. On peut faire de cet espace un vrai outil de travail. »

Temps et confiance

Valérie Bronchi, conseillère de paroisse, explique : « J’apprécie la confiance de la communauté pour développer et expérimenter des projets.  » Gourmand en ressources humaines, l’espace 4C offre aux bénévoles de participer selon leurs intérêts et dans un cadre limité dans le temps. Ceux qui réalisent les projets changent selon leurs affinités avec les activités créées. « Comme bénévole on peut s’impliquer en bonne complémentarité avec les professionnels ecclésiaux », souligne la conseillère de paroisse. Et son collègue diacre de continuer : « Dans ce projet 4C, je réalise l’importance d’avoir une communauté existante qui fonctionne, une paroisse qui a des habitudes. » Avoir la confiance d’un groupe stable offre un point de départ solide pour innover. « Il faut prendre soin de cette confiance pour continuer à faire de nouvelles choses. » déclare Emmanuel Schmied. Et d’ajouter : « Les multiples projets 4C m’ont fait redécouvrir la notion du temps. C’est un facteur très important dans la réalisation de projets. Par moment j’avais envie de le presser. J’ai appris qu’en pressant le temps souvent on malmène quelque chose, que ce soit le projet ou quelqu’un. »

Au service de la stratégie paroissiale

L’espace 4C s’inscrit dans une stratégie paroissiale plus large : « C’est un modèle, un état d’esprit et une dynamique que l’on veut pour notre paroisse », affirme le professionnel. Les paroissiens ont adopté la vision ouverte du projet, Valérie Bronchi explique : « Cette perspective que nous avons développée dans le groupe de pilotage est devenue une vision pour la paroisse sur le modèle de « que voulons-nous pour notre Église et comment le voulons-nous ? » ». Complètement intégré, le projet 4C est devenu celui de la paroisse et de ses membres. « Il y a un renouveau dans la dynamique qui contribue à changer les habitudes des participants. Ils passent de consommateurs à consom’acteurs. » conclut la conseillère.

Pour en savoir plus sur l’espace 4C et ses activités, suivez le lien.

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