Le paysage religieux suisse

Le paysage religieux a fortement évolué au cours des décennies passées. Le pays traditionnellement bi-confessionnel est devenu un pays sécularisé et pluri-religieux. Plusieurs développements expliquent cette évolution :

  • l’individualisation ayant émergé de la révolution culturelle des années 1960, avec pour effet le libre choix de son appartenance religieuse laissé à l’individu lui-même;
  • l’augmentation massive des personnes sans confession depuis les années 60;
  • l’immigration de personnes appartenant à des communautés religieuses chrétiennes et non-chrétiennes ou sans appartenance religieuse.

Du c
ôté des chrétiens

Sur le plan religieux, en Suisse et en 2015, les catholiques et les évangéliques réformés continuent à diminuer et constituent moins des deux tiers de la population. Quelque 6% appartiennent à une autre communauté chrétienne. Si, en 1970, près de 95% de la population suisse étaient membres de l’Église catholique ou de l’Église évangélique-réformée, en 2015 seuls deux tiers environ de la population le sont encore. Les réformés sont particulièrement touchés, diminuant de moitié entre 1950 (56,3%) et 2015 (24,9%). Les catholiques résistent mieux grâce aux migrants dont de nombreux sont catholiques, même s’ils diminuent également.

Personnes sans confession

C’est l’évolution la plus frappante : près du quart de la population suisse se déclare sans confession. Cette forte augmentation au cours des 20 dernières années marque de son empreinte le paysage religieux de la Suisse et contribue à le transformer, principalement dans les cantons de Bâle-Ville (46,2%), de Neuchâtel (42,3%) et de Genève (38,9%) qui présentent les taux de personnes sans confession les plus élevés. Pour l’ensemble de la Suisse, on compte 23,9% de personnes sans confession.

Pluralité religieuse

Elle se manifeste dans l’augmentation légère de la part des autres communautés chrétiennes (ni catholiques, ni évangéliques réformées) et des communautés islamiques (5,1%). Toutefois, la pluralisation religieuse reste faible en comparaison de la sécularisation qui progresse encore à un rythme soutenu. Aux quelques sorties d’Église s’ajoute l’augmentation des personnes sans confession. Par ailleurs, de moins en moins d’enfants sont baptisés et le pourcentage de personnes sans confession a fortement augmenté parmi les migrants en provenance des États de l’UE et de l’AELE.

Augmentation des sorties d’Église

Entre 2011-2012 et 2015, leur nombre a augmenté dans la plupart des cantons, tant pour les Églises catholique romaine qu’évangélique réformée. Si, en Suisse, on note globalement qu’en 2013 huit membres sur 1’000 quittaient l’Église, ils sont presque dix sur 1’000 à l’avoir fait en 2015.

Église et mariages

Le nombre de mariages civils reste relativement stable depuis les années 1960 (soit env. 42’000/an), alors même que durant cette période, la population globale a augmenté de près de 50%.

En revanche, le nombre des mariages célébrés à l’Église a fortement diminué. Au cours de l’année 2015, en Suisse, 3’845 couples ont célébré leur mariage dans l’Église catholique et 3’870 couples dans l’Église évangélique réformée. En 2015, le taux de mariage catholique a été de 23% et celui de mariage réformé de 30%.

Les deux grandes Églises ont donc perdu le rôle, autrefois incontesté, dans ce domaine du mariage. Le choix d’un couple de se marier à l’église aujourd’hui s’est transformé de simple respect de la tradition en une décision à caractère religieux consenti. Dans ce contexte, les collaborateurs et les collaboratrices engagés par l’Église pour la pastorale sont tenus d’accompagner les couples qui souhaitent se marier religieusement et de préparer la célébration de manière très individualisée.

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