Elle est fraîche, mon expression !

Un nombre croissant de pasteurs et de médias réformés s’intéresse aux « Fresh Expressions », ces églises taillées pour une sous-culture donnée. La presse réformée alémanique s’en fait l’écho : les formes cultuelles nouvelles obtiennent un joli succès outre-manche. Depuis 2004, ces expressions nouvelles ont obtenu le blanc-seing de l’Archevêque de Canterbury pour représenter des lieux de créativité à même de rejoindre des populations entière hermétiques à l’idée de fréquenter un culte traditionnel. Skaters, gothiques, personnes âgées ou businessmen, chacun peut trouver, à Londres ou Manchester, un lieu pour vivre la foi avec des alter-égo qui partagent la même passion, la même profession ou le même cercle social.

Plus de 2’000 groupes et 60’000 paroissiens plus tard, l’essor de cette initiative d’inculturation ne fait plus mystère d’une forme de succès. A tel point que l’assemblée des délégués de la FEPS recevait, en novembre 2012, George Lings, l’un des pionniers de ces nouvelles formes d’Eglises. Inspiré par cette créativité, le pasteur Rolf Kühni s’est employé, il y a dix jours, à cirer des chaussures dans un centre commercial pour chercher le contact avec les passants. Dans une autre sensibilité théologique, le pasteur Matthias Krieg, responsable de formation des adultes dans l’Eglise réformée zurichoise, est un convaincu.

Hans-Peter Geiser, ancien pasteur de l’Eglise réformée de langue allemande (PLA) de la Côte, connait bien ces communautés et d’autres modèles auxquels il s’intéresse depuis très longtemps. « Dans un cadre multitudiniste, la formation continue des Eglises réformées alémaniques envoie pour la deuxième fois des pasteurs pour découvrir ces « Expressions », réfléchir à une transposition en milieu helvétique et stimuler leur créativité. En Suisse ces initiatives « Fresh Expressions » ne sont pas encore vraiment présentes, mais elles suscitent beaucoup d’intérêt. Parfois les initiatives personnelles sont un peu marginales se développent loin des Eglises historiques. Dans l’Eglise anglicane, ces formes sont intégrées par la structure. Elle a pris conscience qu’elle a beaucoup à perdre si elle ne parvient pas à chapeauter l’innovation. »

Références

Pour entrer (en français) dans l’univers des formes d’églises dites « émergentes » et d’autres mouvements créatifs.

Michel Moynagh, L’Eglise autrement, Ed. Empreinte Temps Présent, 2003

 

La référence théologique et sociologique à la base des « Fresh Expressions » (en anglais)

Michel Moynagh, Philip Harrold, Church for Every Context, SCMPress, 2012

Le site web temoins.com regorge de documents intéressants. Quelques exemples :

Rendez-vous

Une journée de formation à Zurich, le 2 novembre 2013 (inscriptions jusqu’au 2 octobre…) (en allemand)

Idem à Bâle, le 9 novembre 2013 (flyer, pdf, en allemand)

Un voyage en Angleterre, 3-10 mai 2014, organisé par l’Office Protestant de Formation (inscriptions jusqu’au 31 décembre 2013)

Le protestantisme français a le vent dans les voiles

Les protestants français font la fête ! Par-delà l’aspect euphorisant de la chose, ils se targuent d’afficher une insolente progression statistique. Au pays des champions de la laïcité, la chose a de quoi surprendre. Cherchant à démonter des clichés et à surfer sur les nouvelles technologies, l’effet buzz est largement exploité pour traduire la vitalité des paroisses.

Bien entendu, certains effets de manche ne doivent pas masquer les éléments d’explication de ce dynamisme. Les initiatives d’évangélisation prises par l’Eglise Protestante Unie de France sont largement dans le sillage de la vitalité des nombreuses Eglises évangéliques. Rassemblés au sein d’une seule et même fédération, l’élan des uns se communique aux autres. Voilà peut-être de quoi méditer à l’heure où la situation helvétique n’est pas vraiment à l’apaisement entre « courants évangéliques » et autres sensibilités…

Un extrait de la page centrale du gratuit « Regards protestants » diffusé à 100’000 exemplaires à l’occasion de cette fête. L’historien et sociologue Sébastien Fath comment la progression du protestantisme français [cliquez sur l’image pour agrandir]

Un article sur le site protestinfo.ch

Une chronique « Juste Ciel » sur La Première

 

 

Journée EERV – pour les convaincus ou pour les distancés ?

Ce samedi 7 septembre 2013, la Journée de l’EERV a constitué une belle occasion de rassembler les talents des uns et des autres. Une occasion rare de se montrer les uns aux autres, les initiatives, les engagements, les réflexions, les actions et les réalisations achevées ou en cours.

Sans effectuer de sondage, on a pu aisément repérer que le public de cette manifestation état largement constitué de proches du « sérail » et que les « distancés » n’ont que marginalement participé à la fête. Loin de vouloir culpabiliser quiconque, ce constat révèle sans doute la difficulté de mobiliser au-delà des cercles déjà engagés. Pour alimenter la réflexion et, pourquoi pas, stimuler le débat, je m’interroge sur la stratégie à adopter en pareille situation. Faut-il fonctionner de manière concentrique en cherchant à rassembler le plus grand nombre de personnes motivées dans l’espoir qu’une « masse critique » se forme et qu’à la manière d’une réaction en chaîne la publicité et le buzz opèrent leur magie et fassent grossir les rangs ? Faut-il, au contraire, travailler non pas à rassembler les convaincus en un groupe visible, mais les envoyer tisser autant de liens que possible et à visibiliser leur spécificité en des lieux non identifiés à l’Eglise ?

Centrifuge ou centripète ? Quelles sont vos expériences et vos réflexions en la matière ? Pour réagir : un simple commentaire.

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