« Pause Monge », l’Évangile au service d’un quartier

Faire correspondre la dimension spirituelle aux besoins socio-culturels d’un quartier, c’est le défi que s’est lancé et qu’a réussi la Maison de l’Espérance de l’Église adventiste, située aux abords de la Place Monge dans le 5e arrondissement de Paris.

Juan Arnone, pasteur adventiste et directeur de la Maison de l’Espérance, est en fonction depuis deux ans, quand je le rencontre en novembre 2019. À peine arrivé, il s’est mis en tête d’enquêter auprès du voisinage. Que pensent-ils de la Maison de l’Espérance implantée ici depuis dix ans ? Ont-ils des attentes ou des désirs concernant l’animation du quartier ? La maison de l’Espérance peut-elle y contribuer ? Fort des informations recueillies, Juan a rencontré la mairie d’arrondissement et la mairie de Paris pour faire l’inventaire de ce qui se fait et de ce qui serait possible de faire.

Les « maîtres-maux » identifiés sont le stress, la solitude et la crise de la famille (divorce, famille monoparentale, etc.). Dès lors, le pasteur est convaincu qu’il faut développer le lien et l’amitié. Désormais, il s’emploie à faire de cette maison un lieu de rencontres, de formation, de découvertes et d’expérimentation. Il met sur pied le programme « Pause Monge » dont l’intitulé fait écho à la Place Monge située à quelques pas de là.

Le programme varié et coloré est en lien avec les valeurs de la communauté adventiste : valorisation de la famille, soutien à la culture, exercice concret de la solidarité, promotion de la vie et de la santé. Différents ateliers sont proposés : parler espagnol, découvrir l’hébreu, débuter la guitare, cuisiner végétarien, travailler la musculature et le cardio, communiquer dans le couple, s’exercer à la parentalité, révéler sa voix… Au-delà du développement personnel, Juan Arnone défend un vrai projet pédagogique : mettre des personnes en relation et ouvrir des pistes possibles de changement personnel. Quand cela se présente, il convient de prendre acte de l’écart existant entre ce qui est appris et ce qui est vécu, entre un désir et la réalité. C’est ici que la dimension spirituelle trouve sa place, comme une proposition de sens, jamais imposée, jamais contrainte.

La recherche du bien commun, au service de la communauté humaine, c’est aussi cela l’Évangile.

Bernard Bolay

 
Les impulsions du Labo Khi

L’intuition présente dans cette démarche nous semble porteuse. Non seulement elle part d’une enquête qui recherche une adéquation avec les besoins de la population, mais elle vise à remettre en question les offres et activités présentes. Complétant cette recherche de terrain avec des données objectives, obtenues de la mairie, elle profile une offre qui se donne toutes les chances d’être bien reçue parce qu’en réponse à des besoins. Fortes de cette idée, les paroisses pourraient effectuer ce type de démarches de proximité pour comprendre comment elles sont perçues et comment elles peuvent le mieux contribuer au bien commun. Elles pourraient même se donner comme objectif de renouveler régulièrement cette opération pour l’installer dans un questionnement qui perdure. Nous sommes convaincus que l’adaptation permanente à une société qui change rapidement offre des clés de proximité avec un Évangile réputé prophétique.

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