Plus de 100 participants aux premières journées Vitamine-É

Plus de 75 personnes se sont déplacées à Crêt-Bérard (Puidoux), vendredi 21 novembre, pour la conférence inaugurale de ces journées « Vitamine-É ». Invité de marque à ces journées, le pasteur Andy Buckler, a longuement développé l’idée d’une économie mixte dans laquelle l’ancien (le traditionnel) entretient avec le nouveau (de nouveaux lieux d’Eglise) un rapport de fécondation réciproque. Prenant exemple sur le terrain de l’Eglise d’Angleterre dont il est issu, il a montré qu’il ne fallait pas considérer les innovations comme des menaces pour les offres actuelles. Exemples à l’appui, il a plaidé pour un discernement des projets, des personnes et des partenaires pour de nouvelles actions. Son diagnostic de la société anglaise passe par la prise en compte de l’importance de la progression des « non-churched », les personnes qui n’ont jamais côtoyé d’Eglise. Celle-ci s’effectue au détriment des « de-churched », les personnes qui ont pris leurs distances des institutions religieuses.

Durant trois jours, la grande salle de Crêt-Bérard a été le théâtre, d’analyses pointues autour de l’actualité du religieux et des institutions ecclésiales en Suisse et en Europe, du déploiement d’outils nouveaux destinés à permettre aux paroisses d’effectuer un diagnostic de leurs forces et leurs faiblesses, de temps de travail en groupes et de moments de spiritualité. Cette offre, essentiellement destinée aux personnes engagées dans l’EERV, a attiré des participants des Eglises réformées du Valais, de Neuchâtel, de Fribourg et de Berne (Be-Ju-So). Plus de 100 personnes ont participé à tout ou partie de la manifestation.

Le samedi, cinq Conseils de Paroisse quasi complets et un groupe d’autres participants ont pu réfléchir à de nouvelles offres pour de nouveaux publics. Se familiarisant avec les huit facteurs de croissance d’un groupe, ils ont pu appliquer à leur réalité locale un outil de diagnostic récemment développé au sein du Projet Khi.

Quant au dimanche, un groupe restreint s’est longuement penché dans l’analyse de la société contemporaine vue par le prisme de publicités. Serge Molla, le responsable de l’Office « Eglise et société », s’est employé à donner des clés de décryptage du religieux, et des décalages qui existent parfois entre la culture de l’Eglise et celle de la société. Ainsi, la publicité hilarante de « la marche de l’empereur » a-t-elle souligné certains décalages sémantiques.


Dans un second temps, le théologien a invité les participants à lire l’urgence de trouver des solutions pour l’avenir de l’Eglise en proposant une parabole contemporaine basée sur des extraits du film « 127 heures« . De nombreux participants se sont sentis rejoints par cette proposition.

A l’issue de ces journées, les organisateurs se sont déclarés très satisfaits et de nombreux participants ont exprimé une grande reconnaissance pour la qualité des outils, des interventions et des animation.

 


La vidéo de l’intervention d’Andy Buckler (durée 48 min)

L’introduction faite par Jean-Christophe Emery
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Une Eglise qui croît

Une soirée autour de la croissance en Eglise, le vendredi 21 novembre à Crêt-Bérard, organisée par Crêt-Bérard, l’ORH et le Projet Khi.

Avec le pasteur Andy Buckler, cette rencontre se veut aussi bien relationnelle que formative.

Andy Buckler travaille actuellement pour l’Eglise Protestante Unie de France. Son poste allie formation d’adultes et évangélisation. Son expérience pastorale en région parisienne, sa vision stratégique de la question de l’évangélisation dans le contexte français et son origine britannique, qui lui permet de très bien connaître le mouvement des Fresh Expressions, le qualifient pour nous ouvrir une perspective large autour de la question de la croissance de l’Eglise.

La soirée sera également agrémentée d’un temps d’échange autour d’une collation, permettant aux participants de poursuivre les réflexions de notre invité.

Cette soirée fait partie des journées Vitamine-É qui se sont tenues à Crêt-Bérard les 21, 22 et 23 novembre 2014.

Indications pratiques et ressources :

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Les « fresh expressions » s’organisent en Suisse romande

A la grande surprise des organisateurs, les romands ont été plus nombreux que les alémaniques lors de la deuxième Table Ronde consacrée aux « Fresh expressions » [fx] en Suisse. Plus de 50 personnes se sont rassemblées dans les locaux de l’Eglise Méthodiste de Berne pour une journée de partage d’expérience et de structuration du mouvement à l’échelon Suisse.

Le pasteur réformé Thomas Schaufelberger, l’un des membres du noyau actif, évoque le courage d’envisager des engagements pionniers sans garantie de résultat. Il parle également de la passion comme d’un ingrédient de base. Il poursuit par un tour d’horizon de la situation actuelle des fx en Suisse. Quatre groupes de travail sont à l’œuvre autour de la « journée d’impulsion » prévue le 1er Novembre à Zürich. L’invité sera le théologien américain Brian McLaren. Un second groupe documente les fx déjà répertoriées en Suisse, un troisième se charge du site web, un quatrième prépare les Tables rondes destinées à jalonner l’essor du mouvement. La prochaine se tiendra le 5 mars au Kirchgemeindehaus de Neumünster (Zürich).

Thawm Mang prend la parole pour nous présenter la « Sonntagszimmer » de Bâle dont il est le coordinateur. Cette fx de l’Eglise réformée est issue d’un projet socioculturel lié au quartier défavorisé entourant la « Matthäuskirche ». Un travail autour de la multiculturalité, de l’accueil à seuil bas, de l’implication de bénévoles a permis l’essor d’une journée du dimanche riche en offres. Entre 150 et 200 repas sont servis hebdomadairement et de nombreuses familles se sont rapprochées de l’Eglise.

Chris Forster des Eglises Chrichona présente le projet « Venue » à Diessenhofen (Th). Encore très embryonnaire, celui-ci consiste à conduire les personnes à vivre un premier service religieux. Une phase de lancement de deux ans s’oriente essentiellement vers le contact personnel au travers de la vie associative, de l’intérêt pour la culture, un travail avec des guides touristiques et une étude sinus milieus sont envisagés. Pour exprimer la nécessité de maintenir un lien avec son « église mère », il utilise l’image de l’explorateur ou du migrant qui, bien qu’éloigné de chez lui, maintient un lien avec son pays d’origine. En évoquant les changements culturels liés au développement de cette fx, son credo est très clair : « Il faut une génération pour change la culture. Il ne faut pas lutter contre la culture existante, mais s’engager pour développer une offre pour d’autres cultures ».

Outre ces contributions, les participants ont été invités à travailler à un document intitulé « mission statement ». Il servira de référence pour le développement du mouvement en Suisse.

A l’issue de la rencontre, les Romands ont fait un cercle autour des deux pasteures qui ont porté l’initiative de la participation des « Welsches ». Aude Roy-Michel (EERV) et Vanessa Trub (EPG) ont fait circuler la parole pour mieux cerner les attentes des participants francophones. Une table ronde francophone pourrait voir le jour et un voyage en Angleterre a été évoqué. Un noyau s’est constitué dans le but de faire progresser les fx en Romandie.

Une instigatrice des fresh expressions en Suisse

Sabrina Müller est probablement l’une des meilleures spécialistes des « fresh expressions » [fx] en Suisse. Et pour cause : cette pasteure vient de rédiger une thèse à l’université de Zürich sur la question. Loin des seules perspectives académiques, la jeune femme s’implique dans sa paroisse pour faire émerger ces nouvelles formes de communauté. De plus, elle donne 20% à 30% de forces bénévoles pour faire progresser le mouvement en Suisse. Interview.

Que peut-on dire sur l’état des fx en Suisse aujourd’hui ?

Il y a un intérêt grandissant d’Eglises de dénominations différentes et de nombreuses personnes qui s’intéressent à titre individuel ou commencent quelque chose. Avec notre Table Ronde, nous essayons de mettre ces personnes en réseau. Nous avons déjà quelques fx en Suisse, mais la documentation à ce sujet est encore très pauvre. J’ai moi-même commencé ce travail depuis cet été. Un exemple s’intitule la Sonntagzimmer (chambre du dimanche, à Bâle). Pour le moment, je dirais qu’il en existe une douzaine en cours de documentation, mais il en existe certainement davantage.

Comment réagissent les grandes Eglises à cette idée ?

De manière très contrastée. Quelques directions d’Eglises ont manifesté de la bonne volonté, mais aussi des remarques du genre : tant que cela ne coûte rien, vous pouvez vous lancer. J’ai l’impression que les plus grandes réticences viennent des pasteurs qui ont l’impression que leur travail n’est pas assez bon ou qui ont peur que l’on marche sur leurs plates-bandes. Mais il ne s’agit pas de cela. Les fx proposent des compléments à l’offre existante.

Y a-t-il de l’intérêt de la part de l’Eglise catholique ?

Oui, l’une de ces fx répertoriées est catholique. Dans le noyau qui cherche à coordonner le mouvement en Suisse, il y a Rudolf Vögele délégué pour l’Eglise catholique.

Comment le mouvement est-il organisé en Suisse ?

De manière très légère. C’était simplement des personnes qui avaient de l’intérêt. Dans mes rencontres j’ai proposé à différentes personnes de voyager en Angleterre et l’intérêt a grandi. Nous avons organisé une première rencontre suite à laquelle s’est constitué un groupe de pilotage interconfessionnel. Des Evangéliques, des Méthodistes, des Réformés des Catholiques, le mouvement Chrichona.

En Suisse on est parfois un peu méfiant vis-à-vis de l’étranger et ce type de mouvement pourrait être considéré comme un produit d’importation. Cela pose-t-il des difficultés ?

C’est parfois problématique. Des gens disent : oui, c’est très bien ce que vous faites, mais en Suisse c’est tout différent. Mais je le constate bien moins que pour d’autres mouvements qui viennent d’Australie ou des Etats-Unis. On peut dire qu’il s’agit ici d’une Eglise d’Etat. Et que l’Eglise anglicane d’Angleterre soit capable de se réformer est encore plus exceptionnel que d’imaginer la chose de la part de nos Eglises. Et pourtant ceci s’est produit au sein même de la structure institutionnelle. De plus les fx sont en phase avec la tradition comme avec l’innovation. Elles ne jettent pas le bébé avec l’eau du bain.

Quels sont les prochains pas et les objectifs en Suisse ?

La Table ronde nous permet à la fois de créer du réseau et de valider le travail du noyau de pilotage. A la dernière Table ronde, le noyau a été légitimé. Nous n’avons pas de structure associative et aucun financement. On nous a dit : faites quelque chose et invitez-nous. Nous voulons faire connaître la chose auprès des directions d’Eglises et trouver des pionniers actifs sur le terrain. Je rêve de former des bénévoles capables de porter la chose et d’en faire la promotion.

Quels sont, à vos yeux, les principaux obstacles à l’arrivée des fx en Suisse ?

J’en vois plusieurs. L’idée que le ou la pasteur est responsable de tout. Là où est le pasteur se trouve l’Eglise. C’est un obstacle et c’était aussi le cas en Angleterre. Notre ecclésiologie très attachée au bâtiment Eglise et au culte dominical. L’autre question est celle de la tolérance. Pouvons-nous laisser d’autres formes et d’autres théologies cohabiter ? Les fx n’ont pas une seule théologie, mais des styles très variés et on parle d’économie mixte pour exprimer une collaboration entre ces formes. Cela implique une générosité et même une promotion de l’autre qui perçoit les choses différemment.

Et puis, les finances, bien sûr… il faudra des finances ! Dans le noyau, certains peuvent prendre un peu de temps professionnel, pour ma part, je travaille entre 20 et 30% de manière bénévole.

Quelles sont les grandes forces, comme vous les percevez ?

Je trouve que les fx sont très orientées vers les personnes, vers leur contexte, qu’elles croient et développent l’Eglise avec les gens. Elles ne partent pas de modèles ou d’images d’Epinal, mais de cette question : comment pouvons-nous trouver et vivre Dieu avec les gens ? Il ne s’agit pas de dispenser un enseignement, mais d’apprendre ensemble ce que peut être l’Eglise. Je suis moi-même en train de construire une fx. J’ai écrit une thèse et suis pasteure depuis cinq ans et je constate que je dois toujours et encore réviser mes clichés, malgré que je sois autant impliquée dans ce développement.

Pour moi c’est une grande chance pour l’Eglise d’être plus près des gens, de redécouvrir son caractère communautaire et sa dimension missionnaire. Les Eglises ont une responsabilité.

Vous pouvez m’en dire davantage sur la fx que vous construisez ?

Il y a différentes choses. Je suis dans une paroisse traditionnelle. Nous avons un projet de législation qui projette la création de trois à cinq fx d’ici quatre ans. Actuellement, je construis une fx de tradition contemplative. C’est pour des personnes qui aiment l’extérieur et ne sentent peut-être pas bien dans une Eglise, des personnes qui ont une sensibilité ésotérique et sont intéressées au spirituel. J’ai remarqué qu’en allant promener mes chiens, j’ai de nombreux contacts avec les gens. La plupart ont quitté la paroisse, mais les recherches et les questions sont présentes. Ce que nous construisons avec quatre femmes, c’est pour ces personnes : comment combiner la nature, les animaux et Dieu ? Contempler, manger ensemble et être une église de l’extérieur.

Pour montrer à ma paroisse que l’Eglise doit sortir de ses murs, nous avons pris en banc d’Eglise. Nous avons fêté le déménagement de ce banc et nous l’avons installé à l’extérieur. Et nous avons parcouru le village avec ce banc. Nous sommes allés à la kermesse du village avec le banc. Et puis, le premier août, les organisateurs nous ont écrit : « cher banc d’Eglise serais-tu d’accord de venir à notre fête ? » Et nous avons voulu dire : l’Eglise est présente là où sont les gens ! Et chaque fois il s’est passé des choses ! Nous avons plaisanté au sujet de l’Eglise ou simplement joué avec des enfants autour du banc. A la kermesse nous avons offert du thé sur le banc et fait des causeries. Nous avons constaté que beaucoup de personnes ont peur des locaux Eglise, c’est pourquoi nous avons chaque année un marché de Noël dans et autour de l’Eglise. Chez nous à Bäretswil (Zh) cela n’existait pas avant. Il n’y a pas non plus de place de jeux dans notre village. Nous avons donc installé une petite place de jeu à côté de l’Eglise qui est entretenue par des bénévoles et nous devons maintenant en faire une place plus conséquente de manière à combiner la chose avec des activités créatives pour les familles. C’est quelques éléments de base, nous avons encore bien d’autres idées. Le plus fort a sans doute été lorsque durant une année nous avons fait une action intitulée : l’Eglise de Bäretswil écoute. Nous avons envoyé les paroissiens dans le village pour récolter des indications sur les besoins et les joies. Et nous en sommes à la phase « l’Eglise de Bäretswil sort de ses murs » et nous avons développé un logo pour ces activités.

Quelles ont été les résistances à ces nouveautés ?

C’est très contrasté. Le conseil d’Eglise est très créatif et motivé. Ils me font confiance et je leur fais confiance. Nous formons un groupe soudé. Je ne pars pas sans eux. Je m’interroge sur le sens et ils me soutiennent et participent à ces actions. Il y a des résistances de fidèles qui ont l’impression qu’on leur enlève quelque chose. Ils ont peur du changement. Je leur dit que nous n’allons pas supprimer la tradition. C’est une bonne chose, et je le pense sincèrement ! Mais la vie est aussi dans le changement. Et certains domaines doivent changer. Et la balance entre ces deux discours n’est pas facile à trouver.

Propos recueillis par Jean-Christophe Emery.

La JEERV, une journée sous le signe du contact

La Journée de l’EERV [JEERV] a été fort riche en contacts. Le stand du projet Khi, agréablement placé à côté de l’entrée principale de la Cathédrale, nous a permis des échanges nombreux, fructueux et encourageants. Un Conseil de paroisse s’est donné rendez-vous sur place pour mieux connaître notre offre, d’autres ont déambulé seul ou en petits noyaux. Les nombreux échanges ont pu mettre en évidence l’intérêt grandissant pour des réflexions d’anticipation à propos de l’évolution des réalités socio-spirituelles contemporaines. Quelques objections bien formulées ont également fait l’objet d’échanges constructifs. Près de 50 personnes ont testé notre outil de positionnement personnel appelé ContactGPS, en ligne ici.

Michel Kocher en pleine démonstration de l’outil de GPS développé pour l’occasion. Photo : Gérard Jaton

Plusieurs d’entre-elles ont aussi testé notre jeu de cartes destiné à offrir un outil d’auto-diagnostic aux paroisses. Celui-ci s’appuie sur les huit facteurs de croissance dont nous avons parlé ici.

Par delà le plaisir de rencontrer des personnes d’horizons divers qui partagent un même intérêt et des préoccupations semblables, cette

Photo : Gérard Jaton

journée nous a permis d’être renforcés dans l’idée que notre engagement s’inscrit dans un vaste chantier. L’attitude du chercheur dans son laboratoire, toujours préoccupé par les effets de ses découvertes, en interaction permanente avec le terrain et à l’affut des élans de créativité contagieuse, nous parle beaucoup. L’image de laboratoire que nous avons cherché à donner à notre accroche visuelle le résume parfaitement.

Week-end « Vitamine-É » | 21-23 novembre 2014

Flyer_recto_100De nombreuses paroisses luthériennes et réformées, en France, en Allemagne ou en Angleterre se sont engagées dans des processus de renouvellement qui leur donnent de nouveaux élans. Poussés par le désir de stimuler les paroisses vaudoises, nous vous proposons de découvrir certaines actions, de partager autour de vos propres expériences, d’échanger sur les obstacles rencontrés, de chercher ensemble les « bonnes recettes » et de donner une large place à l’intelligence collective.

Le pasteur Andy Buckler, secrétaire national évangélisation et formation de l’Église protestante unie de France sera notre invité et principal intervenant. Il accompagne le développement spirituel des Églises locales en vue d’un meilleur témoignage de l’Évangile. Il interviendra le vendredi soir en présentant son travail, ses idées et ses outils. Et il accompagnera le cycle de travail du samedi.

Le cycle de dimanche sera axé sur des expériences romandes mises en lumière et commentées par le sociologue Philippe Gonzalez et le théologien et pasteur Serge Molla.

Les journées s’organisent en deux cycles complets de quatre phases de travail autour de la croissance en Église :

présentation de processus de renouvellement avec regard critique de l’extérieur

analyse de la situation et de la faisabilité « chez nous »

élaboration de pistes créatives et concrètes

projections concrètes et planification des premiers pas une fois de retour en paroisse.

A la carte

Les journées sont ouvertes à tous. Une participation « à la carte » est possible. Nous encourageons les Conseils et autres groupes à venir en équipe. Les rencontres permettront des échanges centrés sur leurs perspectives spécifiques.

Dates et heures

Vendredi 21 novembre : 18h30 apéro léger, 19h15 conférence suivie d’un plateau fromage
samedi 22 & dimanche 23 novembre : 9h à 17h.

Prix

20 fr. pour la conférence et 50 fr. par journée (pause-café et repas de midi inclus)

Hébergement

Possible sur place ; demi-pension : entre 65 fr. (dortoir) et 125 fr. (chambre individuelle avec douche)

Organisation

Crêt-Bérard – EERV (Projet KHI – ORH)

Flyer

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Inscription

Pour la conférence et les journées : ci-dessous

Attention : aucune confirmation de vous sera envoyée. Nous prendrons contact avec vous en cas de problème seulement.

Pour l’hébergement : n’utilisez pas le formulaire, mais adressez-vous directement auprès de Crêt-Bérard

Relisons Bonhoeffer !

En préparant une chronique Juste Ciel à propos de Dietrich Bonhoeffer, je me remémore la pertinence de ses propos en matière de christianisme non religieux, de Dieu bouche-trou et de posture face à un monde sécularisé. Ce bref article d’André Gounelle ferait un bel objet de discussion dans le cadre de nos recherches…

Quelques liens :
Le blog du récit de voyage (2013) d’un groupe de pasteurs suisses, français, allemands et africains.
La notice du musée virtuel du protestantisme
L’association internationale Dietrich Bonhoeffer

Simon Weber vient renforcer l’équipe du Projet Khi. Interview.

Depuis début juin (2014), Simon Weber est venu donner de nouvelles forces au projet Khi avec un engagement à 50%. Pour faire connaissance, il s’est prêté au jeu des questions – réponses.

Quels sont les éléments de votre trajectoire personnelle qui offrent des compétences pour ce poste ?
C’est plutôt une question d’expériences qu’une question de compétences qui me permet de me réjouir de travailler avec cette équipe dans ce projet Khi. Je pense être un des derniers à avoir bénéficié d’une socialisation religieuse complète dans le cadre familial et à l’Église française de Bâle. Par la suite, c’est tout le travail de catéchèse auprès des petits enfants, des enfants et des adolescents qui a marqué mon ministère de pasteur au sein de l’EREN. Cela m’a obligé à beaucoup m’interroger et réfléchir sur la pertinence de l’Evangile au cœur de notre monde et en particulier du monde des adolescents et des enfants.
Ensuite, j’ai fait un grand nombre de jour de service militaire, non pas comme aumônier, mais comme soldat et comme officier et commandant. J’y ai été confronté à la question de l’Evangile dans un milieu assez indifférent ou réfractaire à l’hypothèse Dieu. La rencontre de personnes d’horizons et de couches sociales très variés dans un contexte assez dur et exigeant m’a permis d’élaborer des pistes de communication nouvelles. J’avais une « paroisse » extrêmement vaste à disposition pour bien des exercices de style.

Et enfin, le fait d’avoir été non seulement directeur de la communication, mais aussi porte-parole de la FEPS (Fédération des Eglises Protestantes de Suisse) face à des journalistes pas toujours spécialisés, qui venaient avec des images du christianisme et de l’Église complètement étriquées et obsolètes. L’expérience de tenter de revenir à l’essentiel de manière brève et souvent dans l’urgence m’a beaucoup fait avancer dans ma réflexion autour de l’évangélisation.

Ce mot « évangélisation », comment le comprenez-vous ?
Très franchement, je n’ai jamais vraiment aimé ce mot. J’aime le mot « Évangile », mais le mot « évangélisation » me fait penser qu’on octroie la bonne parole, non pas dans le sens de la Bonne Nouvelle, mais de ce qu’il convient de penser et d’être. Tout compte fait, il est difficile de trouver un autre mot. Pour moi la question est « comment rendre l’Évangile pertinent au cœur du monde d’aujourd’hui ? ». C’est l’essentiel sur le plan de l’Église et de l’individu vis-à-vis de son prochain. Peut-être avons-nous perdu de vue cela parmi toutes les autres obligations qui sont celles d’une communauté établie depuis bien longtemps. La première expression qui a désigné le christianisme naissant dans les Actes de Apôtres, c’est « la voie ». J’aime beaucoup cela. C’est le mouvement. J’avance. J’ai souvent le sentiment que dans une période faste, on en reste à l’establishment. On s’est installé, on fait du sur-place et on a quitté le mouvement. Alors même que le monde a avancé à une vitesse folle en ayant appris à venir à bout de toutes les questions importantes sans faire appel à l’hypothèse Dieu, comme le dit Dietrich Bonhoeffer. Et il apparaît que tout va sans Dieu aussi bien qu’auparavant. L’Église doit montrer en quoi l’hypothèse Dieu, que j’appelle l’Évangile, a une place et non pas une utilité. Cette place, au cœur du monde, c’est ce que j’appelle l’évangélisation. La pertinence de l’Evangile c’est qu’il parle à tout l’espace et pas seulement à l’espace ecclésial. J’aime beaucoup ce mot « pertinence ». S’il n’y a pas de pertinence, je ne vois pas le mouvement, le déplacement, le sens.

Quel regard portez-vous aujourd’hui sur l’Église réformée vaudoise ?
Mon privilège est d’avoir vu vivre et travailler 26 Églises différentes, comme porte-parole de la FEPS. Et l’Église vaudoise a toujours eu une place importante en Suisse. À l’heure actuelle, je suis en phase de découverte et cela me motive. J’observe que l’EERV a connu un succès dans de nombreux domaines. J’ai l’impression que la question du mouvement, du décentrement, la possibilité de se « décadrer », de se mettre de biais pour s’interroger sur l’Évangile reprend sa place. Arriverons-nous encore à contaminer les autres ?

Par rapport au dossier Khi, quelles sont les priorités que vous voyez ?
Le projet Khi, c’est d’être à disposition des lieux d’Église, des paroisses, des régions, dans le domaine de la vie communautaire. L’une des priorités est d’identifier les lieux de dynamisme, mais aussi les fragilités. Il s’agit d’aider à augmenter la dynamique. Par la suite, il faut activer les réseaux pour partager les expériences positives et permettre de les transposer dans d’autres lieux.

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