Les réformés et l’évangélisation, une oreille externe
Une émission de la radio RTS pour faire le point sur les similitudes et les différences.
Une émission de la radio RTS pour faire le point sur les similitudes et les différences.
Quel est le rapport entre un sportif et un pasteur ?
GAC: Le rapport entre un sportif et un pasteur me touche particulièrement puisque mon père était pasteur. S’il m’a ouvert à la foi, avant tout par son comportement, sa manière de nous élever, de nous parler et l’écoute qu’il nous offrait, il m’a aussi appris à m’ouvrir sur le monde. J’ai été imprégné de la musique, du sport, du mouvement, de l’éducation physique et surtout de l’envie de transmettre, l’envie de donner. Je vois beaucoup de rapports entre les deux professions. La grande différence… je dirais que lorsqu’un pasteur prêche, les paroissiens n’ont pas un droit de réponse immédiat. Dans le sport, la réponse est vivante, elle nous arrive souvent dans la figure sans qu’on soit tout à fait préparé à la recevoir.
Quelles sont les quelques compétences d’un coach sportif qui peuvent concerner des ministres d’une Église ?
GAC: Il faut voir deux personnes dans l’entraîneur-coach. D’une part l’entraîneur, celui qui sait, celui qui a fait des études. Il a des compétences, il dirige, il accompagne l’athlète. Puis d’autre part, il y a le coach. J’aurai tendance à dire aux pasteurs qui m’écoutent: « Devenez de meilleurs coaches ». Le coach ne rayonne pas par le contenu de ses réponses mais essentiellement par sa manière d’être et de transmettre. C’est parfois le silence, souvent l’écoute, quelques fois une main sur l’épaule. Je crois que le coach possède cette dimension à laquelle il faut que les pasteurs s’ouvrent toujours davantage.
Pourquoi un professionnel de l’Église devrait-il participer à cette journée ?
GAC: Je dirais plutôt : « de quelle manière un professionnel doit-il entrer dans cette journée ?». Je ne vais pas venir comme un professeur, je ne vais pas venir comme un grand entraîneur qui sait tout. Je vais venir surtout comme quelqu’un qui a envie d’accompagner les participants vers le meilleur d’eux-mêmes. J’ai envie de leur laisser un message et j’aimerais leur proposer de laisser leurs oreilles grandes ouvertes. J’invite les participants à venir avec un regard très critique de manière à me donner l’envie de me dépasser dans ma propre contribution. En retour, je vais demander aux participants d’être dans une posture d’écoute, de perméabilité.
Un petit élément du contenu de cette journée pour faire envie de participer ?
GAC: Un élément qui est très important pour moi, dans le sport, je dis souvent : « le plus beau geste du sport, c’est la passe ». Passer, c’est inscrire dans la réalité du public (des spectateurs) la vérité du dialogue avec l’autre. Il y a peut-être quelque chose dans la passe de complètement gratuit. Dans cette journée, je n’ai pas l’intention d’adresser des passes pour mettre des goals. Mais j’adresserai des passes par soucis d’humanité, pour tisser des liens avec les participants. Ce séminaire serait un succès s’il nous apprenait à mieux faire des passes, à faire des passes dans la gratuité de notre discipline et de l’être humain que nous sommes.
Propos recueillis par Jean-Christophe Emery
Télécharger l’enter de l’interview en version pdf.
Lu ce matin dans un éditorial du journal « Le Matin » sous la plume de Raphaël Pomey :
« Quiconque a mis les pieds dans un lieu de culte protestant (ou catholique), ces derniers mois, ne peut qu’être stupéfait par la déconnexion du monde réel qui s’y laisse observer. Des coreligionnaires se font massacrer à l’autre bout du monde? Qu’importe! L’urgence, semble-t-il, est d’apprendre à «découvrir Dieu dans les petites choses» ou d’inviter les fidèles à voter comme il faut, si possible à la manière des femmes socialistes. »
L’édito, intitulé : « Les Églises ont besoin de plus de conviction, pas de testostérone » traite de la question féminine en régime réformé. De quoi susciter des commentaires ?
Datant du 10 août 2011, ce document présente une courte réflexion (5 pages) qui dégage quelques axes prioritaires pour l’EERV.
Télécharger (pdf 1 Mo)
Un document de réflexion destiné à fournir un embryon théologique à une réflexion plus vaste sur la question de l’évangélisation. Signé Martin Hoegger, retravaillé par Jean-Denis Roquet, François Rochat et Alain Wyss. Contient quelques belles références à la manière dont le thème était considéré en 2005 ! Télécharger (pdf 240 Ko)
Par Alain Monnard, pasteur
Revenu récemment d’un envoi de quatre ans à l’Ile Maurice en lien avec DM-échange et mission, je vis un certain décalage entre ce que j’ai vécu là-bas et ce que je trouve ici. Un décalage aussi entre ce que je croyais être et ce que je suis devenu à travers cette expérience.
Tout l’enjeu pour moi est de ne pas simplement « remettre les prises là où je les avais enlevées en 2009 », mais de prendre réellement en compte mon devenir, sans me marginaliser, de valoriser mon regard d’étranger, sans apparaitre trop étrange pour être écouté.
La première chose qui me frappe en rentrant en Suisse, c’est la richesse, mais aussi le poids de la tradition. Les bâtiments, les liturgies, les références historiques frappent quand on revient de l’Église presbytérienne de Maurice, âgée que de 200 ans et composée principalement des descendants d’esclaves métissés, une population souffrant d’une carence douloureuse de racines. C’est un trésor d’avoir cet ancrage, mais ça peut aussi être un piège pour l’adaptation au monde, car notre mission d’habiter et de faire vivre de magnifiques édifices historiques nous fige et nous formate d’une manière très contraignante.
Le deuxième point touche à la centralité du ministre, particulièrement du pasteur. A Maurice, tous les fidèles s’impliquent d’une manière ou d’une autre, un culte est une oeuvre commune impliquant une quinzaine de personnes (lecteur, conduite de la prière, intercession, chorale, musiciens, danseurs, assistants pour la Cène, offrande, annonces,…). Ici, j’ai ressenti une sorte de solitude quand je célébrais, seul devant tout le monde, avec peu d’interaction. Le sacerdoce universel apparaît abstrait dans mon pays, alors que j’avais l’impression qu’il était acquis.
L’âge moyen des paroissiens me touche également. A Maurice la moyenne d’âge doit être de 35 ans dans une communauté. Ma paroisse était petite, environ 80 membres dont 60 pratiquants, mais il y avait beaucoup de jeunes. Je me dis que c’est difficile d’intéresser des tranches d’âges qui ne sont pas vraiment représentées dans une communauté. Et j’ai l’impression que notre manière de penser, de fonctionner, de communiquer n’est pas adaptée à des personnes de moins de 40 ans.
Le quatrième point: ayant été immergé dans une communauté paroissiale très vivante, j’ai l’impression que le corps communautaire ici est déchiré et fatigué. L’individualisme cumulé à l’éclatement des conceptions du croire semble produire une identité collective éclatée et peu motivante. La pudeur des Réformés fait apparaître le paroissien engagé comme quelqu’un de généreux et d’attaché à des valeurs humanistes, plus qu’une personne dont la foi change profondément la vie. Je sais que ce n’est pas le cas, mais comme la vie spirituelle des laïcs a peu droit à la parole, elle me paraît insuffisamment valorisée.
Enfin, je terminerai par un point positif, maintes fois répété mais suffisamment fragile pour qu’on en prenne un soin extrême (comme ça aurait dû être le cas du dodo à Maurice quand cet oiseau existait encore) : c’est le capital confiance que la population ressent envers notre Église et l’ouverture des familles et des institutions à notre présence. C’est un trésor qui nous reste encore pour peu de temps de la Chrétienté d’où notre Église est née. Ces occasions de rencontres et de partage de l’Évangile sont des privilèges très précieux à soigner à tout prix.
Reportage vidéo de cette expérience (DM-échange et mission)
Des ressources, des outils, du coaching, des articles, le tout consacré à la mission au 21e siècle dans le contexte anglo-saxon, c’est le résumé du site http://www.themissionalnetwork.com qui présente quelques analogies avec le nôtre (avec quelques moyens supplémentaires…). Tout est en anglais.
On parle franchement évangélisation dans la Gironde avec des idées déjà vues ailleurs qui se greffent sur la dynamique diocésaine : nouvelles formes de « lieux d’Église » (tiens, ce ne serait pas quelque chose du genre « fresh expressions » ?) on parle collaboration entre paroisses (ne manquez pas le week-end des 21-22-23 novembre à Crêt-Bérard) on évoque aussi le décentrement nécessaire à la démarche, mais aussi un document qui remonte de la base : une charte sur l’évangélisation. Bref, cet article sur le site de la Croix, a de quoi nous faire réfléchir…
Le blog « dialogue oecuménique » animé par Martin Hoegger publie un article qui présente le document du COE « Ensemble vers la vie : mission et évangélisation dans des contextes en évolution ». Il est mis en perspective avec un article tiré du site Istina au sujet de l’exhortation apostolique du Pape François, Evangelii Gaudium, datant de novembre 2013. Ce document se termine par un commentaire du pasteur Antoine Nouis.
Ils se retrouvent tous les dimanche matins, non pas pour chanter des louanges tirées des psaumes ou écouter une prédication biblique, mais pour célébrer leur athéisme et réfléchir à leur condition d’humain. Le mouvement des « Sunday assembly » a traversé l’Atlantique pour se lancer dans une nouvelle conquête (non)religieuse de l’Ouest.
La décroissance des Églises va, en effet, de pair avec la progression de l’athéisme. En France on estime que désormais 30% de la population revendique une forme ou une autre d’athéisme.
De manière intéressante, le sociologue Philippe Portier parle de la montée des probabilistes. Estimant que le terme agnostique trop statique, il se réfère à ceux qui valorisent l’hypothèse que Dieu existe peut-être.
L’athéisme intrigue assurément. A tel point qu’un article du CNN Belief Blog a fait date cet été en générant un buzz d’envergure sur le Net. Son propos ? Relayer une recherche de l’université du Tennessee qui identifie et cherche à comprendre les six types d’athéisme. L’intellectuel agnostique objecte de manière scientifique ou philosophique. L’activiste se bat contre le christianisme, souvent sur le terrain éthique (justice sociale, questions sexuelles). Le chercheur agnostique doute, mais il est ouvert à toute hypothèse. Alors que l’anti-théiste perçoit la religion comme une menace et s’oppose de manière dogmatique à toute forme de croyance, le non-théiste ne s’est jamais posé sérieusement la question de l’existence de Dieu. Quant à l’athée ritualiste, il pratique sa religion pour des raisons culturelles et non pas par conviction.
Si l’on parle d’évangélisation, il pourrait s’avérer utile de savoir à qui l’on s’adresse…
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