Les chances de la sécularisation

Par Henri Piguet, pasteur, ancien journaliste RP.

Dans l’Eglise, le mot sécularisation sonne mal. Pour les croyants, la sécularisation serait une déchéance, le commencement de la fin.

Ce dont le Synode s’inquiète à juste titre, c’est que la foi chrétienne et ceux qui la professent soient marginalisés. Les médias ne s’intéressent qu’aux scandales qui affectent l’Eglise catholique, et les protestants sont tout simplement ignorés, sauf pour souligner parfois leur nombre en diminution.

Il y a là de quoi s’inquiéter, en effet. Mais c’est méconnaître la sécularisation que de la confondre avec ce mépris. Selon le professeur strasbourgeois Roger Mehl, qui s’y est intéressé de près au milieu du XXe siècle, la sécularisation est la reprise progressive par la société civile de toutes les valeurs de l’Evangile et des activités qui furent à l’origine celles de l’Eglise.

En maints domaines, des chrétiens ouvrirent la voie avant d’être suivis par la société civile, avec plus de moyens grâce à l’argent public. Des exemples ? Ils ne manquent pas. La Croix-Rouge, fondée à Genève par quelques membres de l’Union chrétienne, n’a plus aucune couleur confessionnelle. L’AVS a fait suite à Pro Senectute, œuvre d’Eglise autrefois seule à donner quelques moyens de subsistance aux personnes âgées. Des infirmières laïques, dans les hôpitaux, ont remplacé les diaconesses. La Croix-Bleue, fondée par un pasteur vaudois, a ouvert la voie aux services chargés de prévenir la dépendance à l’alcool, et les jeunes chrétiens qui, dans les années septante, accompagnaient les toxicomanes furent relayés bientôt par des éducateurs professionnels. La sécularisation, dans tous ces domaines, affaiblissait l’influence de l’Eglise, mais lui rendait indirectement témoignage. En cela, elle ne fut pas entièrement négative !

La préoccupation du Synode est compréhensible. Pour pallier la marginalisation à laquelle les croyants sont réduits aujourd’hui, une démarche en deux temps paraît possible.

Premièrement, bien identifier les valeurs auxquelles la société reste attachée ; car s’il est vrai que l’individualisme à outrance, l’égocentrisme et l’amoralisme y sont omniprésents, il apparaît pourtant qu’en certaines occasions, une forme de générosité fait surface. Une catastrophe proche ou lointaine, des enfants victimes de la famine ou mis aux travaux forcés par des exploitants sans scrupules, voilà qui ne laisse personne indifférent.

Ensuite, s’approcher de certains faiseurs d’opinion : journalistes, enseignants, hommes et femmes politiques, et leur montrer que les valeurs qui subsistent sont toutes d’origine chrétienne. Par là, leur faire découvrir qu’une Eglise confessant la foi en Jésus-Christ n’est pas un corps étranger dans la société.

Lourde tâche ? Oui, mais c’est la nôtre.

Evangélisation: En attente de miracles

Par Philippe Vallotton

Qu’est devenu aujourd’hui l’élan qui animaient Paul, St Colomban, Luther, Calvin, Farel, Vinet, Martin Luther King, Sœur Emmanuelle et bien d’autres ? Une info historique, culturelle ? La Galilée, Pharisiens, Cana, évoquent-ils quelque chose chez nos contemporains ? Sont–ils synonyme de « bonne nouvelle » ou de nébuleuse historique scolaire comme Pythagore ou Charlemagne ?

Les moins de 30 ans sont-ils nombreux à connaître ce qui fait la réputation d’Israël à part des bribes d’infos politiques, contemporaines ? Testez votre jeune entourage, sociologiquement et culturellement divers, pour que vous puissiez acquérir une conviction sur le contenu de leur culture religieuse !

Permettez-moi une comparaison avec le monde de l’économie. La faillite de l’entreprise Kodak illustre mon propos. Malgré l’avidité croissante d’images, Kodak et d’autres n’ont pas su prendre le virage qui s’imposait. Idem pour la téléphonie mobile du défunt Nokia.

Qu’en est-il de notre Eglise ? Quelles réponses est-elle capable de transmettre face au questionnement croissant et insistant de la quête de sens ?

Si « rater sa cible », c’est la définition du péché, l’Eglise doit atteindre son objectif en changeant de cap et renouer, non pas avec le fond, mais avec le moyen: la communication!

C’est là qu’il faut attendre le 1er miracle

Il ne servira à rien d’envoyer dans les chaires, le dimanche, que des porteurs de masters en théologie et exégèse ; il faudra trouver aussi des détenteurs de bachelor en communication, en sociologie, en pédagogie et en formation d’adultes, sinon les cultes continueront à être désertés et la Bonne Nouvelle peinera toujours plus à atteindre les destinataires.

L’Eglise est face à un défi culturel et doit y retrouver sa place par des interpellations nouvelles.

Des programmes de radio, tv, des pages web, avec un émetteur en panne ne servent à rien.

Ici l’émetteur fonctionne, mais la technologie devient obsolète : le culte traditionnel n’intéresse plus les générations actives d’adultes, ni la jeunesse. Le rayonnement des calendriers paroissiaux envoyés à domicile périclite et le journal de l’EERV a revu drastiquement son positionnement.

Pour un renouvellement du style, il faut, à mon sens, souhaiter trois bonnes nouvelles à ce projet:

a) bien définir le public-cible avec son vocabulaire (et non celui utilisé à l’interne) et ses perceptions différenciées

b) travailler à des diffusions adéquates: la « grammaire des nouvelles technologies », (Facebook, Twitter, etc.). Elles sont certes changeantes mais elles font l’objet de consultation immense

c) produire des messages enrichissants et nouveaux qui font mouche – au-delà de leur esthétique, confite de « valeurs » – et surtout compréhensibles et adéquats à la culture du public-cible (Les « milieux-sinus » l’ont bien mis en évidence pour atteindre des publics multiples et diversifiés).

Ce n’est qu’à ce prix la campagne souhaitée réussira. Il y a donc beaucoup à réinventer avant de démarrer. Ces obstacles dépassés, tout le reste suivra plus facilement et visera mieux !

Quand le message sera décanté de ses scories faites d’immobilisme dans son langage et ses intentions, il ne passera que mieux. La bonne nouvelle rejoindra alors la quête de sens des larges cercles de nos contemporains.

Il ne reste plus à prier que pour que la profonde conversion s’effectue… en amont d’abord.

Ce sera le 2ème miracle !

La région Gros de Vaud – Venoge se mobilise

Une conférence suivie d’un cycle de rencontres d’approfondissement, telle est la proposition de la Région Gros-de-Vaud/Venoge en collaboration avec l’Eglise Catholique. Le médecin, théologien et philosophe Thierry Collaud est professeur associé en théologie à l’Université de Friboug. Il s’engage sur la voie d’une réflexion positive sur le témoignage chrétien. A découvrir le

Mercredi 29 janvier – 20h00

Salle de paroisse protestante d’Echallens

La pasteure Christine Nicolet de la paroisse de Cossonay propose trois soirées d’approfondissement suite à cette conférence. Intitulées « Le courage d’être chrétien », ces rencontres se dérouleront les 5, 12 et 19 février à Echallens.

Télécharger l’affichette de la conférence (pdf 250Ko)

Télécharger l’affichette des trois soirées de réflexion (pdf 133 Ko)

l’Église réformée neuchâteloise s’engage dans l’évangélisation

Dans son synode du 5 décembre, l’EREN vient de décider de faire de l’évangélisation un programme à part entière. Extrait du communiqué de presse :

Rapport sur une vision réformée d’une évangélisation au 21è siècle

« Etre témoin de l’Evangile en paroles et en actes », postulat synodal, est désormais devenu un programme. L’EREN n’a pas de projet commun en matière d’évangélisation. Elle se contente souvent d’être un partenaire sans faire de prosélytisme. Convaincue que la question de la transmission de l’Evangile sera au cœur de nos préoccupations dans les années à venir, l’EREN doit se demander comment dire son message et à qui elle l’adresse. Le Synode adopte l’échéancier proposé et charge le Conseil synodal de lui proposer un programme concret de mise en œuvre lors du Synode de décembre 2014.

Vous pouvez télécharger les documents relatifs au Synode ici: http://www.eren.ch/qui-nous-sommes/autorites-cantonales/le-synode/prochain-synode/

 

L’évangélisation au centre des préoccupations de la « Conférence Femmes »

La dernière Conférence Femmes de la FEPS (Fédération des Eglises Protestantes de Suisse) s’est saisi du dossier de l’évangélisation. Au cours de la journée du 28 octobre, les participants ont pu s’initier, parmi un catalogue de huit ateliers, aux sinus milieux, aux Fresh expressions à Evangile en Chemin ou au Kirchentag-Bodensee.

 

Quelques documents (programme, informations et fichiers audio de cette journée – en allemand) sont disponibles sur le site web de la Conférence Femmes.

Un compte-rendu de cette manifestation, rédigé par Sophie Wahli-Raccaud est disponible au téléchargement. (pdf 79 Ko)

L’évangélisation de la Corée et de la planète

Traditionnelle porte de ville sur fond de christianisme omniprésent.

Le pays du matin calme offre au visiteur une image très dynamique de la foi chrétienne. Les méga-églises de diverses obédiences ne désemplissent pas à tel point que des bénévoles gèrent la circulation aux abords des temples aux heures des cultes. La nuit, les néons en forme de croix concurrencent les enseignes publicitaires et les écrans géants. 17% de protestants et 10% de catholiques ont balayé, en quelques décennies, les religions shamanistes ou confucianistes, reléguées au rang peu reluisant de substrats folkloriques. Seul le bouddhisme résiste un peu en imitant les formules à succès des méga-temples charismatiques.

Réputée la plus grande au monde, la Yoido Full Gospel Church de Séoul est de type pentecôtiste (ADD).

Accompagnant l’incroyable essor économique et technologique, le christianisme est perçu comme la religion de la modernité. Les nouvelles technologies sont omniprésentes dans les lieux de culte et les prédications radiodiffusées se regardent dans le métro depuis son smartphone.

Les bâtiments de la Myungsung church.

Sans surprise, la vitalité des courants pentecôtistes donne le ton. Une certaine orthodoxie calviniste lui emboîte le pas, mais les courants théologiques plus libéraux ne sont pas à la traîne. Dans sa modeste salle de 7’200 places, la méga-église presbytérienne Myungsung nous permet de découvrir, lors de l’une de ses quatre cultes dominicaux, un service religieux très traditionnel dans sa forme et une prédication enflammée de 45 minutes qui tient en haleine le vaste public.

Quelques réflexions en forme d’invitation à commenter cet article.

Lors du service religieux dominical du Chendogyo. Seules 80-100 personnes sont présente aux quartiers généraux du mouvement à Séoul.

Les religions vivent et meurent. C’est particulièrement patent en Corée. Le christianisme a balayé les religions traditionnelles et d’autres courants dès lors tombés en désuétude. Typiquement, le chondogyo ne concernerait aujourd’hui plus que 20’000 pratiquants alors qu’il a connu son heure de gloire dans la lutte anti-japonaise des années 1920 avec plus de 3 millions de fidèles. Si des religions peuvent mourir au profit d’autres, si les bouddhistes peuvent tenter de s’inspirer des recettes des évangéliques pour tenter de survivre, si les religions ont leur propre cycle de vie, que signifie l’idée de mort et de résurrection dans une perspective chrétienne post-constantinienne vieillissante ?

Le christianisme est aussi une religion moderne. Considéré ici comme porteur d’archaïsmes ou de conservatisme crasse, le christianisme est, de l’autre côté du globe, la religion de l’individu moderne, technophile, empreint d’une ferveur et d’une vitalité toutes contemporaines. Les attentes miraculeuses, jadis portées sur le bouddhisme, le taoisme ou le confucianisme, ont rejoint les offres chrétiennes. Loin de balayer ces demandes comme des superstitions, les Eglises lui greffent un discours évangélique pour ramener l’attention du croyant à la source de leur foi.

Un évangéliste dans une rue de Séoul

Le dynamisme évangélisateur est notoire. Derrière les Etats-Unis, la Corée est le second pays à envoyer le plus de missionnaires. Par-delà les réflexions importantes sur les travers et les excès de cette réalité, il n’en reste pas moins un zèle impressionnant doublé d’une audace qui doit se mesurer à l’aune d’une société très normative et très individualiste. A l’ère où les discours missionnaires décomplexés émanent des ténors de l’informatique, de telles démonstrations de ferveur interpellent.

Cause ou conséquence ? Il est particulièrement ardu de chercher à déterminer s’il faut considérer l’essor chrétien de la Corée comme cause ou comme conséquence du boom économique. Un pasteur presbytérien analysait la chose en m’expliquant que la forte croissance des pentecôtistes est liée au besoin d’exprimer, dans des formes extraverties, la souffrance d’un peuple maintes fois humilié dans son histoire. Les évangéliques français, par la bouche du remuant journaliste Paul Ohlott affirment un peu rapidement que le réveil spirituel est source du miracle économique. Quoi qu’il en soit, les deux réalités sont étroitement associées, a tel point que la thématique de l’évangélisation doit nous conduire à nous interroger sur les facteurs internes (motivation, message, destinataires) comme les éléments externes (histoire, environnement socio-culturel).

Quelques pensées globales (le COE à Busan) [màj]

Quelques extraits du livre d’accompagnement de l’Assemblée mondiale du COE en Corée.

Le livre peut être intégralement téléchargé

Florilège de citations (publiées avec autorisation) :

Il fut un temps où l’on considérait que la mission était un mouvement allant du centre vers la périphérie, des privilégiés aux marginaux de la société. Désormais, les personnes vivant à la périphérie revendiquent le rôle clef qui leur revient d’être des agents de mission, et ils affirment que la mission est transformation. (p. 52)

Dans le passé, la mission chrétienne a parfois été comprise et pratiquée sous des formes qui ne reconnaissaient pas que Dieu est dans le camp des personnes qui sont en permanence repoussées à la périphérie. C’est pourquoi la mission depuis la périphérie invite l’Église à repenser la mission pour y voir une invitation faite par l’Esprit de Dieu qui œuvre pour un monde dans lequel la plénitude de vie sera offerte à tous. (p. 59)

Nous vivons dans un monde où la foi en Mammon menace la crédibilité de l’Évangile. L’idéologie du marché diffuse la propagande selon laquelle le marché global sauvera le monde grâce à une croissance illimitée. (p. 53)

Nous avons tendance à concevoir et pratiquer la mission comme quelque chose que l’humanité fait pour d’autres. Au contraire, les humains peuvent participer en communion avec l’ensemble de la création à la célébration de l’œuvre du Créateur. (p. 56)

Ce n’est pas à nous d’affirmer que l’Esprit est avec nous; ce sont les autres qui doivent le reconnaître du fait de la vie que nous menons. (p. 57)

L’Église est appelée à être une communauté inclusive qui accueille tout le monde. Par ses paroles et par ses actes, et dans son existence même, l’Église est un avant-goût du règne à venir de Dieu et elle en témoigne. L’Église est le rassemblement des fidèles et leur envoi en paix. (p. 64)

Différentes Églises ont des façons diverses de concevoir la manière dont l’Esprit nous appelle à évangéliser dans nos contextes respectifs. Pour certaines, évan- géliser consiste essentiellement à amener des personnes à une conversion personnelle par Jésus Christ; pour d’autres, il s’agit d’être en solidarité et de proposer le témoignage chrétien au travers de la présence auprès de personnes opprimées; d’autres encore con- sidèrent l’évangélisation comme une composante de la mission de Dieu. Différentes traditions chrétiennes présentent sous des formes différentes certains aspects de la mis- sion et de l’évangélisation. Cela dit, nous pouvons quand même affirmer que l’Esprit nous appelle toujours à adopter une conception de l’évangélisation qui soit ancrée dans la vie de l’Église locale dans laquelle le culte (leitourgia) est indissolublement lié au témoignage (marturia), au service (diakonia) et à la communion (koinonia). (p. 70)

Malheureusement, la pratique de l’évangélisation a parfois trahi l’Évangile au lieu de l’incarner. (p. 71)

L’évangélisation authentique s’enracine dans l’humilité et le respect pour toutes les personnes, et elle s’épanouit dans le contexte du dialogue. (p. 71)

On trouvera ci-dessous quelques ressources du COE sur la mission et l’évangélisation.

Le document (pdf 1Mo) Ensemble vers la vie : mission et évangélisation dans des contextes en évolution

Le site de la Commission mission et évangélisation (CME)

Elle est fraîche, mon expression !

Un nombre croissant de pasteurs et de médias réformés s’intéresse aux « Fresh Expressions », ces églises taillées pour une sous-culture donnée. La presse réformée alémanique s’en fait l’écho : les formes cultuelles nouvelles obtiennent un joli succès outre-manche. Depuis 2004, ces expressions nouvelles ont obtenu le blanc-seing de l’Archevêque de Canterbury pour représenter des lieux de créativité à même de rejoindre des populations entière hermétiques à l’idée de fréquenter un culte traditionnel. Skaters, gothiques, personnes âgées ou businessmen, chacun peut trouver, à Londres ou Manchester, un lieu pour vivre la foi avec des alter-égo qui partagent la même passion, la même profession ou le même cercle social.

Plus de 2’000 groupes et 60’000 paroissiens plus tard, l’essor de cette initiative d’inculturation ne fait plus mystère d’une forme de succès. A tel point que l’assemblée des délégués de la FEPS recevait, en novembre 2012, George Lings, l’un des pionniers de ces nouvelles formes d’Eglises. Inspiré par cette créativité, le pasteur Rolf Kühni s’est employé, il y a dix jours, à cirer des chaussures dans un centre commercial pour chercher le contact avec les passants. Dans une autre sensibilité théologique, le pasteur Matthias Krieg, responsable de formation des adultes dans l’Eglise réformée zurichoise, est un convaincu.

Hans-Peter Geiser, ancien pasteur de l’Eglise réformée de langue allemande (PLA) de la Côte, connait bien ces communautés et d’autres modèles auxquels il s’intéresse depuis très longtemps. « Dans un cadre multitudiniste, la formation continue des Eglises réformées alémaniques envoie pour la deuxième fois des pasteurs pour découvrir ces « Expressions », réfléchir à une transposition en milieu helvétique et stimuler leur créativité. En Suisse ces initiatives « Fresh Expressions » ne sont pas encore vraiment présentes, mais elles suscitent beaucoup d’intérêt. Parfois les initiatives personnelles sont un peu marginales se développent loin des Eglises historiques. Dans l’Eglise anglicane, ces formes sont intégrées par la structure. Elle a pris conscience qu’elle a beaucoup à perdre si elle ne parvient pas à chapeauter l’innovation. »

Références

Pour entrer (en français) dans l’univers des formes d’églises dites « émergentes » et d’autres mouvements créatifs.

Michel Moynagh, L’Eglise autrement, Ed. Empreinte Temps Présent, 2003

 

La référence théologique et sociologique à la base des « Fresh Expressions » (en anglais)

Michel Moynagh, Philip Harrold, Church for Every Context, SCMPress, 2012

Le site web temoins.com regorge de documents intéressants. Quelques exemples :

Rendez-vous

Une journée de formation à Zurich, le 2 novembre 2013 (inscriptions jusqu’au 2 octobre…) (en allemand)

Idem à Bâle, le 9 novembre 2013 (flyer, pdf, en allemand)

Un voyage en Angleterre, 3-10 mai 2014, organisé par l’Office Protestant de Formation (inscriptions jusqu’au 31 décembre 2013)

Le protestantisme français a le vent dans les voiles

Les protestants français font la fête ! Par-delà l’aspect euphorisant de la chose, ils se targuent d’afficher une insolente progression statistique. Au pays des champions de la laïcité, la chose a de quoi surprendre. Cherchant à démonter des clichés et à surfer sur les nouvelles technologies, l’effet buzz est largement exploité pour traduire la vitalité des paroisses.

Bien entendu, certains effets de manche ne doivent pas masquer les éléments d’explication de ce dynamisme. Les initiatives d’évangélisation prises par l’Eglise Protestante Unie de France sont largement dans le sillage de la vitalité des nombreuses Eglises évangéliques. Rassemblés au sein d’une seule et même fédération, l’élan des uns se communique aux autres. Voilà peut-être de quoi méditer à l’heure où la situation helvétique n’est pas vraiment à l’apaisement entre « courants évangéliques » et autres sensibilités…

Un extrait de la page centrale du gratuit « Regards protestants » diffusé à 100’000 exemplaires à l’occasion de cette fête. L’historien et sociologue Sébastien Fath comment la progression du protestantisme français [cliquez sur l’image pour agrandir]

Un article sur le site protestinfo.ch

Une chronique « Juste Ciel » sur La Première

 

 

Journée EERV – pour les convaincus ou pour les distancés ?

Ce samedi 7 septembre 2013, la Journée de l’EERV a constitué une belle occasion de rassembler les talents des uns et des autres. Une occasion rare de se montrer les uns aux autres, les initiatives, les engagements, les réflexions, les actions et les réalisations achevées ou en cours.

Sans effectuer de sondage, on a pu aisément repérer que le public de cette manifestation état largement constitué de proches du « sérail » et que les « distancés » n’ont que marginalement participé à la fête. Loin de vouloir culpabiliser quiconque, ce constat révèle sans doute la difficulté de mobiliser au-delà des cercles déjà engagés. Pour alimenter la réflexion et, pourquoi pas, stimuler le débat, je m’interroge sur la stratégie à adopter en pareille situation. Faut-il fonctionner de manière concentrique en cherchant à rassembler le plus grand nombre de personnes motivées dans l’espoir qu’une « masse critique » se forme et qu’à la manière d’une réaction en chaîne la publicité et le buzz opèrent leur magie et fassent grossir les rangs ? Faut-il, au contraire, travailler non pas à rassembler les convaincus en un groupe visible, mais les envoyer tisser autant de liens que possible et à visibiliser leur spécificité en des lieux non identifiés à l’Eglise ?

Centrifuge ou centripète ? Quelles sont vos expériences et vos réflexions en la matière ? Pour réagir : un simple commentaire.

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